| CHORÈGE, subst. masc. ANTIQ. Citoyen qui, à Athènes, entretenait de ses deniers un chœur de danse pour les concours dramatiques ou musicaux. Il [Nicias] est chorège et entretient un chœur pour les fêtes religieuses (Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 279).− P. ext. Celui qui dirige une troupe d'acteurs : Et maintenant, chorège, il faut recruter tes acteurs, afin que chacun joue son rôle, entrant et se retirant quand il faut.
Claudel, Cinq grandes odes,1910, p. 228. − P. métaph. Celui qui dirige, qui préside une cérémonie, un spectacle. David était censé le grand chorège idéal du culte de Iahvé (Renan, Histoire du peuple d'Israël,t. 4, 1887-92, p. 178). ♦ P. plaisant. Le chef. Je menaçai le chorège de cette troupe de coquins (About, La Grèce contemporaine,1854, p. 56). Prononc. et Orth. : [kɔ
ʀ
ε:ʒ]. Pour l'initiale, cf. lettre C, graph. ch. Chorége ds Ac. 1798-1835; cf. aussi ds Ac. Compl. 1842, ds Nod. 1844, Besch. 1845 et Lar. 19e. Chorège ds Ac. 1878 et 1932; cf. aussi ds Land. 1834, Gattel 1841, Littré, Guérin 1892, DG et le reste des dict. du xxes. (Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr. et Quillet 1965). Étymol. et Hist. Av. 1543 chorague (G. de Selves, Vies de Plutarque, 2 vods Hug.) et plus souvent chorage (cf. Hug. et Cotgr.); 1752 chorège (Trév.). La forme chorage est sans doute empr. au lat. class. de même sens choragus, empr. à la forme dorienne χ
ο
ρ
α
γ
ο
́
ς correspondant au gr. χ
ο
ρ
η
γ
ο
́
ς « celui qui dirige un chœur » et « celui qui finance l'équipement d'un chœur » (Liddell-Scott), auquel est directement empr. le fr. chorège. Fréq. abs. littér. : 11. |