| * Dans l'article "CHICORÉE,, subst. fém." CHICORÉE, subst. fém. A.− 1. Plante herbacée de la famille des Composées dont on consomme les feuilles en salade : 1. Nous cultiverons quatre espèces de chicorées, la chicorée sauvage; des plus utiles, pour les animaux en été, et donnant pendant l'hiver une salade étiolée appelée barbe de capucin, la chicorée frisée, pour manger en salades, et pour faire cuire; la scarole employée en salade et aussi pour la cuisson, soit seule, soit mélangée avec de la chicorée et enfin la chicorée Witloof (l'endive de Belgique) pour consommer cuite pendant l'hiver.
A. Gressent, Le Potager mod.,1863, p. 686. ♦ En appos. Habit chicorée à la crème (expression du tailleur d'alors), c'est vert mélangé blanc (P. Avenel, Les Calicots,1866, p. 18). 2. P. méton. Racine de chicorée torréfiée et moulue que l'on mélange parfois au café ou qui lui sert de succédané. Ils ont surpris le moka de l'établissement en adultère avec de la chicorée (Murger, Scènes de la vie de bohème,1851, p. 121): 2. ... la patronne le faisait très fort [le café] et n'y mettait pas quatre grains de chicorée; ...
Zola, L'Assommoir,1877, p. 544. ♦ P. méton. La boisson qui est un succédané du café. Elle (...), s'abreuvera de chicorée française au lieu de café moka (Reybaud, Jérôme Paturot,1843, p. 231). − Eau de chicorée. Décoction de feuilles de chicorée. Boire un verre d'eau de chicorée (Bourges, Le Crépuscule des dieux,1884, p. 159). B.− [P. anal. de forme] 1. ARCHIT. Ornement sculpté imitant les feuilles découpées de la chicorée : 3. Les balcons, les grilles, les frises, rien n'est droit, tout se tortille, se contourne, s'épanouit en fleurons, en volutes, en chicorées.
T. Gautier, Tra los montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 301. ♦ En appos. Toutes les fantaisies coquettes de l'architecture rocaille et chicorée (Hugo, Le Rhin,1842, p. 71). 2. HABILL. Ruche évoquant l'aspect des feuilles découpées de la chicorée : 4. Le col? il n'y en a pas, de col! c'est ouvert en V devant et derrière, entouré d'une chicorée de mousseline de soie et fermé par un chou de ruban rouge...
Colette, Claudine à l'école,1900, p. 281. Prononc. et Orth. : [ʃikɔ
ʀe]. Fér. 1768 souligne : ,,Il est hors de doute qu'il faut prononcer chicorée, et non pas cicorée, quoiqu'on dise en latin cichoreum.`` Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xiiies. bot. cikoré (Ms. Cambridge 0.1.20, Traité de méd., P. Meyer ds Romania, t. 32, 1903, p. 86); ca 1370 cicoree (J. Le Fèvre, Lament. de Matheol., I, 1269, Van Hamel ds Gdf. Compl.); 1528 chicoree (Sidrac le grant philosophe ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 305); 2. 1792 « racine torréfiée de la chicorée sauvage » (Encyclop. méthod. Méd. t. 4); cf. 1825 (Brillat-Savarin, Physiol. du goût, p. 116); 3. p. anal. a) 1694 « ruche froncée ou plissée, employée en garniture » (Boursault ds Lar. Lang. fr.), attest. isolée; repris par Nouv. Lar. ill.; b) 1831 archit. (Hugo ds Lar. Lang. fr.); 1832 (Hugo, Notre-Dame de Paris, p. 130). Cicorée, empr. au lat. médiév. cicorea, cicoria (viies., Paulus Ægineta ds Mittellat. W. s.v., 571-59), lat. class. cĭchŏrēum (gr. κ
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α); la forme chicorée par infl. de l'ital. cicoria (1remoitié xiiies. ds Batt.). Fréq. abs. littér. : 80. DÉR. Chicoracé, ée, ées, subst. et adj.,bot. a) Subst. fém. plur. Sous-famille des Composées comprenant notamment la chicorée, le pissenlit, le salsifis. Synon. liguliflores.Quelques végétaux utiles (...) des échantillons de la tribu des chicoracées, dont la graine même pouvait fournir par la pression une huile excellente (Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 288).b) Emploi adj. [En parlant d'une plante] Qui appartient à la sous-famille des Chicoracées. Quelque plante chicoracée, comme pissenlit, chicorée sauvage (Geoffroy, Manuel de méd. pratique,1800, p. 296).− Dernière transcr. ds DG : chi-kô-rà-sé. Ds Ac. 1762, s.v. chicoracée; ds Ac. 1798, s.v. chicoracé, ée; ds Ac. 1835-1932, s.v. chicoracées. − 1resattest. 1698 (Tournef. ds Delb. Rec. ds DG [sans précision de forme]); 1755 chicoracée (Prév.); 1835 chicoracées (Ac.); de chicorée étymol. 1, suff. -acé*, ée; -acées*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Hope 1971, p. 34. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 264. − Rog. 1965, p. 50. − Sain. Lang. par. 1920, p. 123. − Valter (R.). Einige Bemerkungen zum romanischen Wortschatz gelehrtlateinischer Herkunft. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, p. 139. |