| CHEVÊCHE, subst. fém. Petite chouette à tête plate qui niche en France, dans les creux des vieux arbres et des murs en ruines. Une chevêche pâle et souple flotta à travers la nuit et cria, puis posée sur un sapin, elle se mit à luire de ses deux yeux d'or (Giono, L'Eau vive,1943, p. 272):... une chevêche s'envola d'un buisson. Cela fit un froissement de branches. Les chevêches ont une espèce de vol louche, d'une obliquité inquiétante. L'oiseau passa de travers près des enfants, en fixant sur eux la rondeur de ses yeux, clairs dans la nuit.
Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 157. Rem. On rencontre ds la docum. les var. vulg. ou région. a) Chavoche, subst. fém. Raboliot connaissait les chavoches, qui volent doux dans le soir alentour des maisons, et dont le cri, la nuit, au bord du toit, annonce mort ou naissance au logis (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 123). b) Chevestre, subst. fém. La nuit était déjà complète, où les chevestres hululaient précautionneusement (J. de La Varende, Les Manants du roi, 1938, p. 21). Prononc. et Orth. : [ʃ(ə)vε
ʃ]. Pour [ə] muet cf. chemin. Chevêche est la forme donnée par l'ensemble des dict. On relève également chavoche (Ac. Compl. 1842, Guérin 1892, Lar. 19e-20e, Littré), chevesche (Lar. 19e-20e). Étymol. et Hist. Fin xiiies. ou début xives. chevoiche (Bible Maz. 311, fol. 160bds Gdf. Compl.), attest. isolée; 1530 chevesse (Seyssel, trad. de Diodore, III, 3 ds Hug.); 1556 cheveche (Marot, liv. II de La Metamorphose, ibid.). Semble à rattacher au rad. de cavannus (chat-huant*) avec peut-être suff. -ecca (v. A. Horning ds Z. rom. Philol., t. 19, 1895, p. 183). Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 12, 225. − Gottsch. Redens. 1930, p. 88. − Sain. Sources t. 2, 1972 [1925], p. 81; t. 3, 1972 [1930], p. 159. |