| CHERCHEUR, EUSE, subst. et adj. I.− Substantif A.− Celui, celle qui cherche, qui recherche. Chercheur d'aventures, d'or, de sel. Chercheurs de grisou (J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 733).Plus tard, quand les arbres auront crû, (...) les chercheuses d'eau deviseront là gaiement (Pesquidoux, Le Livre de raison,1928, p. 116). − TECHNOL. [En parlant d'un appareil] Chercheur de fuites, de pôles, de télescope. Chercheur de détecteur de TSF à galène (cf. E. Coustet, La T. S. F. pratique, télégraphie, téléphonie, 1924, p. 83). B.− [Sans compl. d'obj.; en parlant d'un esprit curieux, inventif, adonné à des recherches spécialisées] Au contact de la matière mathématique, le chercheur tâtonne (Les Gds courants de la pensée mathématique,1948, p. 203).Gray (...) Chercheur autodidacte et solitaire, il inventa, paraît-il, le téléphone en même temps que Graham Bell (P. Rousseau, Hist. des techn. et des inventions,1967, p. 286): 1. On avait fondé à Iéna une petite société philosophique, comme il y en avait tant au seizième siècle, appelée Societas quaerentium; le chercheur [Leibniz] par excellence s'empressa d'en faire partie.
Cousin, Hist. gén. de la philos.,1861, p. 463. 2. Il [Léonard de Vinci] était déjà savant, expérimentateur, chercheur et sceptique, avec une grâce de femme et des dégoûts d'homme de génie.
Taine, Voyage en Italie,t. 1, 1866, p. 74. − Cour., auj. Titre donné à un spécialiste, le plus souvent attaché à un institut, un organisme de recherche. SYNT. Chercheur isolé, qualifié; les chercheurs du C. N. R. S.; une équipe de chercheurs. Cet institut du cancer où, en liaison intime, coopèrent cliniciens et chercheurs de laboratoire (Ce que la France a apporté à la méd. dep. le début du XXes., 1946, p. 144). − ASTRON. ,,Sur un télescope, petite lunette à court foyer servant à pointer l'instrument`` (Mots rares 1965). II.− Adj. On entendait hurler les chiens chercheurs de proies (Hugo, L'Art d'être grand-père,1877, p. 207).J'éloigne (...) ses mains chercheuses (Colette, Claudine à Paris,1901, p. 269): 3. Jeté par un dessein de sa vie inquiète et chercheuse dans les chemins de la Norvège, l'hiver l'y avait surpris [Wilfrid] à Jarvis.
Balzac, Séraphita,1835, p. 261. 4. Elle [une femme] était belle, d'une beauté irrégulière, mais saisissante, avec une ardeur dans ses prunelles où se devinait une âme curieuse et chercheuse, avide et inassouvie.
P. Bourget, Conflits intimes,1923, p. 282. − ARM. Fusée à tête chercheuse. Dont la trajectoire est rectifiée et comme attirée par l'objectif lui-même (cf. A. David, La Cybernétique et l'humain, 1965, p. 62). Prononc. et Orth. : [ʃ
ε
ʀ
ʃ
œ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. le plus souvent avec compl. introduit par de a) 1538 cercheur « personne qui cherche, qui s'informe » (Est., s.v. conquisitores); 1636 chercheur (Monet); b) 1840 adj. « qui cherche (qqc.) » (Proudhon, Qu'est-ce que la propriété, p. 133); 2. emploi abs. 1835 adj. chercheuse « avide de connaissances, qui essaie de découvrir » (Balzac, loc. cit.); 1829 sc. subst. « personne qui essaie de découvrir » (Cousin, Hist. de la philos. du XVIIIes., p. 463). Dér. de chercher*; suff. -eur2*, -euse*. Fréq. abs. littér. : 381. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 159, b) 912; xxes. : a) 629, b) 616. Bbg. Schuchardt (H.). Trouver. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 37. |