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CHAUVIR, verbe intrans.
Littér. [Le suj. désigne un cheval, un mulet, un âne, etc.] Chauvir des oreilles. Dresser, bouger les oreilles. Ce cheval chauvit des oreilles (Ac.).
P. métaph.
P. iron. :
1. Quelle limaille électrique, quel trébuchet d'ondes sera capable d'en capter pour nous le vestige [de l'âme]? Quel champ attribuer à ce papillon volatilisé? De là la gêne et la désapprobation de nos naïfs et épais aïeux des xviiieet xixesiècles à l'égard de ce fantôme qui éludait sans cesse la prise de leurs dix doigts. Tout ce qui échappe à la mesure échappait à leur intelligence. Dès lors, il n'y avait plus qu'à chauvir majestueusement des oreilles et à s'attacher d'une âpre dent aux articles solides, à toutes ces choses réconfortantes que l'on trouve en regardant par terre, à ce succulent chardon par exemple qui ne se lasse pas de foisonner entre nos pattes. Claudel, Un Poète regarde la Croix,1938, p. 216.
Signe de colère, d'humeur capricieuse. Je serrai les poings, je fronçai le nez, je chauvis des oreilles comme un âne en colère (Arnoux, Paris-sur-Seine,1939, p. 134):
2. On m'avait destiné une jument appelée l'Heureuse, bête légère, mais sans bouche, ombrageuse et pleine de caprices; assez vive image de ma fortune, qui chauvit sans cesse des oreilles. Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 1, 1848, p. 171.
Rem. On rencontre ds la docum. un ex. du part. prés. adjectivé. Les oreilles chauvissantes du magnifique quadrige (Jean Lombard, Byzance, p. 94 ds Rheims 1969).
Prononc. et Orth. : [ʃovi:ʀ], (je) chauvis [ʃovi]. Ds Ac. 1694-1932. Se conjugue comme finir au sing. du prés. de l'ind. et de l'impér. Il se distingue de finir en ce qu'il ne prend pas, ailleurs, la syll. intercalaire -iss- (cf. Grev. 1964, § 682 bis). Ind. prés. je chauvis, tu chauvis, il chauvit (comme finir), mais nous chauvons, vous chauvez, ils chauvent (alors que nous finissons, vous finissez, ils finissent). Imp. je chauvais. Passé simple je chauvis, nous chauvîmes (comme finir). Fut. je chauvirai. Cond. je chauvirais. Impér. chauvis, chauvons, chauvez (finissons, finissez). Subj. prés. que je chauve (que je finisse). Subj. imp. que je chauvisse (comme finir). Part. prés. chauvant (finissant). Part. passé chauvi. La particularité de la conjug. s'explique par l'existence, autrefois, de la forme chauver encore attestée ds Ac. Compl. 1842 et Guérin 1892. Cf. aussi les rem. à ce sujet ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. Étymol. et Hist. xiiies. [date du ms.] chauvir les oreilles (Maugis d'Aigremont, B.N. 766, fo4ad'apr. Gdf. Compl.); 1565 chauvir des oreilles (Tahureau, 1erDial du Democritic, p. 156 ds Hug.). Se rattache vraisemblablement aux désignations de la chouette qui dresserait ses oreilles de cette façon. Il semble qu'il faille plutôt y voir un dér. de cavannus (cf. FEW t. 2, p. 548bet no2, p. 550) que de kawa (cf. chouette); les deux familles étant du reste difficiles à distinguer. Fréq. abs. littér. : 2. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 95.