| CHATOYANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de chatoyer*. II.− Adj. Qui chatoie. A.− [En parlant d'une pierre, d'une étoffe, d'une couleur] Synon. diapré, moiré (cf. chatoyer A).Une moire chatoyante (Flaubert, Par les champs et par les grèves, Touraine et Bretagne, 1848, p. 255); des soies chatoyantes (Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 24): 1. Ils étaient là, les chalands, rangés le long des berges encombrées de tas de graviers, rattachés à la rive par des amarres de corde nouées à la tige des ancres à demi enfoncées dans le gazon, serrant l'un contre l'autre leurs flancs ventrus entre lesquels l'eau passait, furtive, attirante, sans cesse chatoyante des reflets diversement colorés que les peintures criardes y laissaient traîner.
Moselly, Terres lorraines,1907, p. 211. Rem. On rencontre ds la docum. le synon. chatoyeur. Les flots devenus chatoyeurs (M. Rollinat, Les Névroses, 1883, p. 242). − P. ext. Reflet chatoyant, lumière chatoyante. Cette lumière irisée de reflets chatoyants (E. et J. de Goncourt, Journal,1895, p. 712). − Emploi subst. masc. Le chatoyant. Caractère de ce qui chatoie. Le pittoresque et le chatoyant d'un bal costumé (P. Bourget, Le Disciple,1889, p. 142). B.− P. anal. 1. [En parlant d'un art, d'un style] Cf. chatoyer B 1.Mots chatoyants et sonores (P. Arène, Jean des Figues,1870, p. 79): 2. On annonçait que le grand style, le vrai style, le suprême style allait naître, style à ciselures, style chatoyant et miroitant, empruntant au ciel son azur, à la peinture sa palette, à l'architecture ses fantaisies, à l'amour sa lave, à la jalousie ses poignards, à la vertu son sourire, aux passions humaines leurs tempêtes.
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 5. − Emploi subst. sing. Ce qui est chatoyant. Pourquoi dis-tu sans cesse que j'aime le clinquant, le chatoyant, le pailleté! (Flaubert, Correspondance,1846, p. 321). 2. [En parlant d'un inanimé abstr.] Une imagination chatoyante (Musset, Lorenzaccio,1834, V, 5, p. 265). Prononc. et Orth. : [ʃatwajɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 1798-1932. Fréq. abs. littér. : 112. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 136-203. |