| * Dans l'article "CHASUBLE,, subst. fém." CHASUBLE, subst. fém. A.− Vêtement sacerdotal utilisé pour célébrer la messe et dont la couleur varie en fonction du cycle liturgique. Chasuble (de drap, d'étoffe) d'or; les cordons de la chasuble, chasuble brodée : 1. ... M. le curé, sous les yeux surpris du sacristain Faublas, défit sa chasuble noire et parut se diriger vers la chaire...
Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1483. − P. métaph. Rome. (...). Aimez-vous mieux mes cent cloches qui bourdonnent, ma chasuble de marbre que le monde m'a faite de tout l'or de la terre (...)? (Quinet, Ahasvérus,1833, 4ejournée, p. 317): 2. Chez moi, la lueur nocturne, chasuble adorante et immobile, me fait songer à un front studieux, au Philosophe en méditation de Rembrandt, à des hommes qui pensent, écrivent ou lisent sérieusement, et non pas pour se débarrasser de quelque concours.
Fargue, Le Piéton de Paris,1939, p. 241. B.− P. anal. Vêtement profane enveloppant, à la manière d'un manteau, sans manches. Chez Mendès. Le maître en chasuble a tout à fait grand air (Renard, Journal,1893, p. 188): 3. Pour se préserver de la pluie, les uns [parmi les soldats] s'étaient taillé dans des sacs de couchage en toile huilée des chasubles jaune serin qu'ils attachaient avec des ficelles.
Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 269. 4. Pétrifiés par le miel glacial des cryptes
Par la chasuble du toréro par la cape
De l'évêque...
Cocteau, Clair-Obscur,1954, p. 193. − P. appos. Robe chasuble (Pt Rob.); manteau chasuble (Le Figaro, 12 févr. 1952, p. 7, col. 3). Prononc. et Orth. : [ʃazybl̥]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Dernier tiers xiie[1138 d'apr. Pt Rob. et Dauzat 1973] « vêtement sacerdotal » (Vie de St Gilles, 2255 ds DG); p. ext. 1893 « vêtement enveloppant » (Renard, loc. cit.). Du b. lat. casub(u)la « sorte de vêtement » (Grégoire de Tours ds TLL s.v., 572, 19) d'orig. controversée, prob. altération du b. lat. casula « manteau à capuchon » (Isidore, ibid., 572, 82 : casula est vestis cucullata, dicta per deminutionem a casa, quod totum hominem tegat quasi minor casa), puis « chasuble » ixes. ds Mittellat. W. s.v., 353, 8, sans doute emploi fig. de casula « petite cabane » (Moretum, carmen appendicis Vergilianae, 60, ibid. 572, 35) dimin. du lat. casa v. case1(FEW t. 2, p. 480; BL.-W.5; Ern.-Meillet); l'hyp. d'un étymon b. lat. *casupula « cabane à toit arrondi » issu du croisement du lat. casula « cabane » et « petit manteau à capuche », supra et cūpula « petite cuve » v. coupole (EWFS2) fait difficulté du point de vue sém. L'hyp. d'un étymon *casubula, *casibula dér. en -bulum de casa sur le modèle d'un *domubula non attesté (Spitzer ds Z. rom. Philol., t. 43, p. 325) fait difficulté du point de vue morphologique. Fréq. abs. littér. : 160. DÉR. 1. Chasublerie, subst. fém.a) Action, art de fabriquer des chasubles, des ornements ecclésiastiques, des objets sacrés. Connaître la chasublerie (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.). Commerce de ces objets. Fonder une maison de chasublerie (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.). Ces descriptions des habits sacerdotaux (...) sont-elles l'ouvrage (...) des premiers colons, compagnons de Zorobabel, qui auraient consolé leur misère avec ces splendeurs de chasublerie imaginaire...? (Renan, Histoire du peuple d'Israël,t. 4, 1892, p. 52).b) Surtout au plur. Articles faisant l'objet de ce commerce. Vendre, acheter des chasubleries (Lar. 19e-20e). À vous, dieux, chasublerie, ameublements d'église, dragées pour baptêmes, le culte est au troisième, clientèle ineffable (Laforgue, Les Complaintes,Grande complainte de Paris, 1885, p. 180).− [ʃazyblə
ʀi]. Ds Ac. 1932. − 1reattest. 1863 (Littré); de chasuble, suff. -erie*. − Fréq. abs. littér. : 1. 2. Chasublier, ière, subst.a) Personne qui fabrique, vend des chasubles, des ornements d'église, des objets sacrés. Les économies d'une chasublière du quartier Saint-Cernin (De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 99).− En appos. Quelque curé de jadis, désireux de s'attacher l'ancêtre de cette lignée de brodeurs, comme maître chasublier, fournisseur de la sacristie (Zola, Le Rêve,1888, p. 20).b) Armoire d'une sacristie, dans laquelle on range les chasubles (cf. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.). − [ʃazyblije], fém. [-ε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. − 1resattest. a) Fin xiiies. (Dit de la queue de Renart ds Nouv. Recueil Fabliaux, éd. A. Jubinal, t. 2, p. 91); b) 1868 (Dict. raisonné du mobilier fr. de l'époque carlovingienne à la Renaissance, Paris, t. 1, p. 75); de chasuble, suff. -ier*, -ière*. − Fréq. abs. littér. : 6. |