| CHARME1, subst. masc. A.− Arbre vivace, à bois dur et blanc, très répandu en France. Bois, futaie de charmes. Les érables, les frênes, les charmes, les cornouillers, étaient un peuple de colosses, une foule d'une douceur fière (Zola, La Faute de l'Abbé Mouret,1875, p. 1378). B.− P. méton. Le bois de cet arbre, utilisé en charpenterie, en menuiserie. Un robot en charme (Catal. d'instruments de lab. (Prolabo), 1932, p. 176). Prononc. et Orth. : [ʃaʀm]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 (Chr. de Troyes, Erec et Enide, 3157 ds T.-L.). Du lat. class. carpĭnus « id. ». DÉR. Charmoie, charmeraie, subst. fém.Lieu planté de charmes; bois où le charme domine. Ils [les mâles] passèrent la Fontaine Pierrée, la charmeraie des Écossoires (Genevoix, La Dernière harde,1938, p. 119).− Dernière transcr. de charmoie ds DG : chàr-mwà; Land. 1834 transcrit encore : char-mœ. Pour [a] ant. final cf. Buben 1935, § 57. Aucune transcr. de charmeraie. Charmoie ds Ac. 1762-1932. Ac. n'atteste pas charmeraie. Noter les var. charmoise et charmois à côté de charmoie ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill. Pour Littré, charmoie constitue une exception, qui n'est qu'apparente, à la règle selon laquelle les n. de lieux plantés d'une certaine espèce d'arbres se terminent par -aie : aunaie, châtaigneraie. Cette exception s'explique par l'évolution phonét. de la diphtongue oi en > [we] > [ε] ou > [wa] selon les mots, [ε] s'orthographiant ai, mais [wa] conservant la graph. anc. oi (à ce sujet cf. Bourc.-Bourc. 1967, § 54 hist.). − 1resattest. a) 1257 topon. (Cart. de l'év. d'Autun, 1rep., LXXXV ds Gdf. Compl. : La Charmoye), 1611 charmoye (Cotgr.); b) 1938 charmeraie id.; de charme nom d'arbre, a suff. -oie anc. forme du suff. -aie*, b suff. -eraie (v. -aie). BBG. − Millepierres (F.). Promenade philol. parmi les arbres. Vie Lang. 1969, p. 131. |