| CHAPITEAU, subst. masc. I.− [En tant que support et/ou obj. de décoration] A.− ARCHIT. Partie supérieure d'une colonne, d'un pilastre ou d'une ante, de forme évasée, supportant l'entablement d'une voûte, et pouvant présenter des motifs ornementaux. Chapiteau dorique, ionique : 1. Mais ces sculptures sont lourdes, d'une décadence outrée, papillotantes à l'œil et d'un effet désagréable. Les chapiteaux ne sont point semblables; les uns ont la forme du palmier, les autres celle du lotus; ...
Du Camp, Le Nil,1854, p. 114. SYNT. Chapiteau byzantin, composite, corinthien, roman; chapiteau carré, évasé; chapiteau de bronze; chapiteau plié (il couronne un pilastre placé dans un angle rentrant et suit la forme des deux parois). B.− P. ext., ARCHIT. Ensemble de divers ornements formant un couronnement. Chapiteau de balustre*, de lanterne*, de niche*, de pilastre*. − Spéc. Chapiteau à boule. ,,Motif surmonté d'une boule et couronnant un pilastre`` (Barb.-Cad. 1963). Chapiteau de crémone. ,,Pièce servant de guide et couronnant la crémone`` (Barb.-Cad. 1963). Chapiteau de rampe. ,,Motif décoratif à la partie supérieure des barreaux`` (Barb.-Cad. 1963). − AMEUBL. ,,Corniche ou autre couronnement qui se pose au-dessus des buffets, des armoires, des casiers et autres ouvrages analogues`` (Chesn. 1857). Fréquemment elle [la palmette] fait office de chapiteau (J. Viaux, Le Meuble en France,1962, p. 122). II.− [En tant que couverture ou couvercle] Chapiteau de cheminée. A.− ART MILIT., vx. Chapiteau d'un canon. Sorte de petit couvercle dont on couvre la lumière* d'un canon pour garantir l'amorce du vent ou de la pluie. AVICULTURE. Toit de chaume pointu s'adaptant exactement au corps d'une ruche. CHIM. Chapiteau d'alambic. Couvercle de la chaudière ou cucurbite. La distillation se fait (...) dans un appareil en cuivre nommé alambic, composé d'une chaudière, d'un chapiteau, ou espace dans lequel se répand la vapeur (A. Wurtz, Dict. de chim. pure et appliquée, t. 1, 2evol., 1870, p. 1196). B.− SPECTACLE 1. Chapiteau (d'un cirque). Tente abritant les artistes et les spectateurs d'un cirque ambulant. ♦ P. méton. Le cirque : 2. Ils ne connurent jamais un réel succès dans les grands établissements car la variété des exercices est limitée. En « palc » ou dans les petits chapiteaux forains où les numéros de « volant » sont impossibles, ils constituent, avec le trapèze fixe, les « aériens » du programme.
Hist. des spectacles,1965, p. 1533. 2. P. ext. Abri provisoire, rapidement monté, pouvant accueillir un grand nombre de spectateurs assistant à une manifestation (politique, artistique, etc.) : 3. L'action du théâtre national populaire qui, avec Jean Vilar et Gérard Philipe, n'hésitait pas à planter son chapiteau à Suresnes et autres quartiers ouvriers de la région parisienne y est pour beaucoup.
B. Cacérès, Hist. de l'éduc. pop.,1964, p. 102. Prononc. et Orth. : [ʃapito]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 chapitel archit. (Enéas, 6445 ds T.-L.); 1690 p. ext. « corniche d'un meuble » (Fur.); 2. 1919 « tente d'un cirque » (d'apr. Esn.). Du lat. capitellum, dimin. de caput, employé comme terme d'archit. en b. latin. Fréq. abs. littér. : 318. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 667, b) 809; xxes. : a) 197, b) 229. Bbg. Baudez (J.). Le Cirque et son lang. Vie Lang. 1962, p. 3. |