| CHAPERON, subst. masc. I.− Vieux A.− Coiffure à bourrelet terminée par une queue que portaient les hommes et les femmes du Moyen Âge. − LITT. [P. réf. au conte de Perrault] Le petit chaperon rouge, porté par l'héroïne du conte; p. méton. cette héroïne : 1. Déguisée en chaperon rouge, portant dans mon panier galette et pot de beurre, je me sentais plus intéressante qu'un nourrisson cloué dans son berceau.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 9. B.− P. ext. Bande d'étoffe que les femmes du peuple portaient sur la tête. Chaperon en pointe. Grand voile dont les veuves se couvraient la tête : 2. À un mois de là, il mourut et Marguerite coiffa, à trente-trois ans, le chaperon des veuves.
A. France, Le Génie latin,1909, p. 18. − Spéc. Bourrelet à pendant d'étoffe, garni d'hermine, fixé sur l'épaule gauche de la robe des magistrats, docteurs, professeurs : 3. Ceux de La Bare portaient sur une soutane de lustrine sombre, des chaperons de velours groseille, étoles énormes mises en écharpe...
J. de La Varende, Le Troisième jour,1947, p. 78. C.− Au fig. Personne respectable, généralement d'un certain âge à qui l'on confiait naguère (parfois encore aujourd'hui) pour des raisons de convenance et notamment pour les sorties, la surveillance d'une jeune fille ou d'une jeune femme. Servir de chaperon (Ac. 1932) : 4. Il faudra ajuster dans les pièces les rôles de suivante en duègne ou chaperon, chose moins plaisante à l'œil qu'un minois fripon; ...
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 136. − P. ext. Le secret chaperon de nos écarts (Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 14). II.− [P. anal. de forme ou de fonction] A.− SC. et ARTS 1. FAUCONN. ,,Petit casque de cuir dont on recouvre le crâne et les yeux des rapaces`` (Duchartre 1973). 2. HÉRALD. Meuble d'armoirie qui représente l'ancienne coiffure ou la coiffe de cuir du faucon : 5. L'hôtel de messire Guillaume était tout contre le chevet de l'église. On le reconnaissait au chaperon d'or taillé dans un écu de pierre, sur la porte basse.
A. France, Clio,1900, p. 140. B.− TECHNOLOGIE 1. CONSTRUCTION. ,,Assise de pierre ou assemblage d'autres matériaux servant de couverture à un mur`` (Noël 1968). Murs à chaperon (Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 2, 1869, p. 62). 2. HORLOG. Disque muni d'encoches sur lequel agit la détente. Synon. rare compte : 6. Les sonneries à chaperon sont simples, mais elles risquent de « décompter » quand on ne les remonte pas régulièrement.
E. von Basserman-Jordan, Montres, horloges et pendules,1964, p. 212. Prononc. et Orth. : [ʃapʀ
ɔ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1131 « coiffure à bourrelet et à queue » (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 475); 1354-77 fauconn. (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, t. 1, p. 178); 2. 2emoitié xives. caperon « couverture d'un mur » (Froissart, t. 2, p. 171 ds IGLF); 3. 1690 (Fur. : Il n'est pas honnête à des filles de s'aller promener, si elles n'ont quelqu'un qui leur serve de grand chaperon); 1697 Le Petit Chaperon Rouge (Perrault [Darmancour], Histoires ou Contes du temps passé). Dimin. de chape*; suff. -(er)on*. Fréq. abs. littér. : 156. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, p. 133. − Le Breton Grandmaison. De Chaperon à coqueluchon. Vie Lang. 1971, p. 528. − Lew. 1960, p. 329. |