| CHANTANT, ANTE, part. prés. et adj. I.− Part. prés. de chanter*. II.− Adjectif A.− [En parlant de pers.] Qui chante volontiers, qui aime à chanter. Une troupe chantante; le fou chantant (surnom donné à Ch. Trénet) : 1. ... ce peuple [de Venise] si gai, si insouciant, si chantant, si spirituel; ces gondoles, ces églises (...) que veux-tu de mieux?
G. Sand, Correspondance,t. 1, 1812-76, p. 260. − P. méton. [En parlant d'un lieu] Où l'on chante. Les petits théâtres chantants du boulevard. Le « café-concert », successeur du « café-chantant » qui s'était répandu à Paris vers le milieu du siècle dernier, a connu une période florissante de 1865 à 1900 (Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 7802). B.− [En parlant d'une chose] 1. Qui chante d'une voix mélodieuse, qui est mélodieuse comme un chant. a) Domaine du chant.Basse chantante. La basse chantante ou basse-taille plus souple que la précédente, possède au contraire [de la basse profonde] un timbre rond, clair et chaud dans les notes élevées (J. Arger, Initiation à l'art du chant,1924, p. 81): 2. ... c'était avec la tristesse et le vague de Maeterlinck, musicalement transposés par Debussy, que le marchand d'escargots, (...) ajoutait avec une chantante mélancolie : « On les vend six sous la douzaine... »
Proust, La Prisonnière,1922, p. 117. − P. méton. Mon père était 1ère basse chantante à l'opéra Impérial de St Petersbourg (I. Stravinsky, Chroniques de ma vie,1931, p. 13). b) P. ext. − Domaine de la mus.L'aigu chantant des violoncelles : 3. L'effet harmonique dépend beaucoup de la marche mélodique des parties. En conséquence il faut attacher la plus grande importance à ce que chaque partie soit bien naturelle, bien mélodique, c'est-à-dire bien chantante.
E. Durand, Traité d'harmonie,s.d., p. 504. − Domaine de la parole.Qui parle ou qui est prononcé avec des intonations qui se rapprochent du chant. Un accent chantant, des syllabes chantantes; la voix un peu chantante des Anglais (légèrement péj.). Mais la voix [de Iaokanann] se fit douce, harmonieuse, chantante (Flaubert, Trois contes,Hérodias, 1877, p. 117): 4. ... Gringoire, que la Comédie-Française tire de temps en temps de son répertoire pour montrer aux gens soi-disant « du métier » de la prose de poète, ailée, colorée, chantante...
A. Daudet, Pages inédites de critique dramatique,1897, p. 343. − THÉÂTRE. Une déclamation chantante. Qui manque de naturel. c) P. anal. ou p. métaph. La nuit, la montagne chantante; la ramure chantante des pins; les roseaux chantants; la gaieté chantante des couleurs; les échos chantants de la mémoire. Des routes qui fuient avec les longs peupliers chantants (Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 246).Une immense et chantante joie n'a pas cessé de m'habiter (Gide, Journal,1917, p. 640): 5. Il fait beau, les champs sont des merveilles de fleurs et de joie, le ciel n'est qu'un rayonnement, la mer est chantante et superbe.
Hugo, Correspondance,1856, p. 252. 2. Qui se chante agréablement et se retient aisément. Air, rythme, thème chantant; musique chantante. − Spéc., PHYS. Flammes chantantes. Becs de gaz enfermés dans des tubes de verre de longueur différente, qui produisent, par leurs vibrations, des sons distincts. Le Docteur Irvine a construit une lampe indicatrice fondée sur le principe des flammes chantantes (J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, p. 1165). Rem. Attesté ds Littré, Lar. 19eSuppl. 1878, Lar. encyclop., Guérin 1892. Prononc. et Orth. : [ʃ
ɑ
̃tɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ds Ac. 1740-1932. Fréq. abs. littér. : 1 429. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 923, b) 2 524; xxes. : a) 2 410, b) 1 633. Bbg. Lyer (S.). Part. prés. actif avec le sens passif. Archivum Romanicum 1932, t. 16, p. 283, 312-313. |