| CHAMPART, subst. masc. A.− DR. FÉOD. Part du produit du champ due par le paysan tenancier au seigneur possédant la terre. La dette en nature ou champart (Ch. Guyot, Rapp. sur l'état de l'agric. en Lorraine,1889, p. 18).Le prélèvement de la dîme et du champart sur la moisson (G. Lefebvre, La Révolution fr.,1963, p. 146).Lever la dîme et le champart (Ac.1835-1878) : Les émigrés viennent, (...), pour vous voler et vous piller, vous massacrer, brûler vos granges et vos baraques; vous faire payer la dîme, la gabelle, le champart, etc., de père en fils!... Défendez-vous et tenez bien ensemble; ou bien remettez-vous à travailler comme des bœufs, pour le couvent et le seigneur.
Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan,t. 1, 1870, p. 490. Rem. On relève ds les dict. gén. a) Champarter, verbe trans. Soumettre au droit de champart. Champarter un champ (Ac. 1798-1878). b) Champarteur, subst. masc. Celui qui lève le champart au nom du seigneur. B.− AGRIC. Mélange de froment, de seigle et d'orge semés ensemble et servant à la nourriture des animaux. Synon. méteil. Rem. Attesté ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr., Littré, Guérin 1892, Rob. Prononc. et Orth. : [ʃ
ɑ
̃pa:ʀ]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1270 dr. féod. (Cart. de Meaux, B.N.I., 18355, fo80 rods Gdf. Compl.), devenu terme hist. dep. l'abolition des dr. féod.; 2. 1866 agric. (Lar. 19e). Empr. au lat. médiév. campartum (1032-35 ds Nierm., s.v. campipars) composé du lat. campus « champ » et pars, partis « partie »; sens 2 prob. issu de 1 (FEW t. 2, p. 163a, note 10), la redevance féodale étant prélevée sur tous les produits de la terre. Fréq. abs. littér. : 7. Bbg. Bambeck (M.). Mittellateinische Lexikalia zum FEW. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, pp. 213-214. |