| CHABROL, CHABROT, subst. masc. Région. [Dans le Sud-Ouest de la France] Mélange de bouillon et de vin rouge. Faire chabrol (ou chabrot). Verser du vin rouge dans la soupe et boire ce mélange à même l'assiette. Se réconforter d'un chabrol (J. et J. Tharaud, La Ville et les champs, 1907, p. 132). Chaque matin, il faisait chabrot, vidait une chopine de rouge sur le bouillon, dans son écuelle. Rien de tel pour reprendre vigueur (Pourrat, Gaspard des Montagnes,La Tour du Levant, 1931, p. 172).Rem. On rencontre ds la docum. le verbe intrans. corresp. chabroler (cf. Pourrat, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 29). Prononc. et Orth. : [ʃabʀol], [ʃabʀo]. L'ensemble des dict. qui enregistrent le mot admet les 2 formes. Étymol. et Hist. 1876 chabrol (A. Daudet, Jack, t. 2, p. 50); 1876 chabrot (Gaz. des trib. ds Littré Suppl.). Terme prob. originaire du Périgord (fa chabroù « boire du vin dans du bouillon » d'apr. FEW t. 2, p. 304b) d'où il a passé en Limousin : fa chabroù, fa chabrol (Mistral, s.v. cabroù) et dans d'autres dial. occitans comme le gascon où il est relevé par Lespy sous les formes chabrò, chabròl, chabrot; chabroù (chabrol) proprement « chevreuil » (Mistral, loc. cit.) est issu du lat. capreolus, la forme chabrot s'expliquant par substitution du suff. -ottu, v. -ot. Le syntagme fa chabroù a tiré sa signification partic. de béue à chabro littéralement « boire comme une chèvre », c'est-à-dire « boire dans son assiette ». Fréq. abs. littér. : 1. Bbg. Arbellot (S.). De Bonne soupe... et de bon lang. Vie Lang. 1959, pp. 75-76. − Sain. Lang. par. 1920, p. 320. |