| CENTENAIRE, adj. et subst. I.− Emploi adj. Qui existe depuis cent ans ou plus, qui est âgé de cent ans ou plus (cf. séculaire). Vieillard centenaire, un chêne centenaire : 1. Pour le complet, les pantalons, j'ai été me faire prendre mes mesures, aux « Classes Méritantes » près des Halles, c'était la maison garantie, la réputation centenaire, ...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 353. 2. Mon petit pays libre penseur supprimant, dans la mesure de son possible, une fête dix-neuf fois centenaire, qui est celle des enfants.
Colette, En pays connu,1949, p. 32. II.− Emploi subst. A.− [Subst. masc. ou fém.] Personne âgée de cent ans ou plus. Un homme excessivement âgé, un centenaire accablé de siècles (Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 228): 3. ... il ne se passait rien. Alors, on s'ennuyait. Et comme le temps ne passait pas, les vieillards ne mouraient pas. Il y avait vingt-huit centenaires dans la commune sans compter les vieux d'entre soixante-dix et cent ans, qui formaient la moitié de la population.
Aymé, La Jument verte,1933, p. 8. B.− [Subst. masc., souvent suivi d'un compl. prép. de pour marquer ce qui est affecté par cet anniversaire] Centième anniversaire d'une personne ou d'un événement important : 4. Il m'a appris − mais trop tard puisque cela tombe à la fin d'août − que 1924 marquait le deuxième centenaire de la naissance de Kant...
Du Bos, Journal,1923, p. 380. 5. ... M. le Président doit prendre aujourd'hui même connaissance du discours qu'il prononcera demain pour la cérémonie du centenaire de l'École des Arts graphiques.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 79. − P. plaisant. : 6. L'automne n'en finissait pas. Il semblait résolu pour une fois à atteindre vivant sa limite officielle, ce 20 décembre enseveli d'habitude sous l'hiver. Tout ce qu'il y a de plus périssable dans l'année vivait encore. Aux arbres, les feuilles atteignaient la plus haute vieillesse que feuilles aient jamais atteinte. C'était le centenaire des brins d'herbe, des araignées, des mouches.
Giraudoux, Bella,1926, p. 232. Prononc. et Orth. : [sɑ
̃tnε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. 1370-71 « qui contient cent, de cent » nombre centenaire (J. Lefevre, Trad. La Vieille, 85 ds T.-L.) syntagme encore noté ds Littré; 2. 1539 « âgé de cent ans » (Mistère du Vieil Testament [var.], éd. Rothschild, t. 2, p. 14). B. Subst. 1. 1798 « personne qui a cent ans » (Ac.); 2. 1867 (Lar. 19e: Centenaire [...] Anniversaire qui revient de cent ans en cent ans). Empr. à l'adj. lat. centenarius « de cent, qui contient cent » (Varron ds TLL s.v., 812, 80 : numerus centenarius) attesté dep. St Jérôme en parlant de l'âge « de cent ans » (TLL s.v., 814, 41) et à l'emploi subst. (B 1) ds la Vulgate (Genèse, 17, 17, ibid., 814, 48). Fréq. abs. littér. : 309. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 179, b) 404; xxes. : a) 607, b) 578. Bbg. Gall. 1955, pp. 161-162. |