| CENSITAIRE, adj. et subst. I.− Substantif A.− DR. FÉOD. Celui qui était assujetti au paiement du cens à un seigneur. [Les] censitaires et autres débiteurs de droits féodaux (Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution,1856, p. 288). B.− Celui qui est électeur ou éligible en vertu du cens qu'il paye : 1. La voix d'un censitaire montagnard vaut, au dépouillement du scrutin, vingt-cinq voix de censitaires parisiens.
Reybaud, Jérôme Paturot,1842, p. 321. − Emploi adj. Élu censitaire, électeur censitaire : 2. Ils [les libéraux] représentaient le « pays légal », les électeurs censitaires, c'est-à-dire deux cent milliers de personnes en tout.
Bainville, Histoire de France,t. 2, 1924, p. 165. II.− Adj. Qui est fondé sur le cens. Le suffrage censitaire. − P. métaph. Exploitation censitaire et monopoleuse (Jaurès, Ét. socialistes,1901, p. 146). − P. méton. Qui est relatif au suffrage censitaire. Aux temps royalistes et censitaires (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 19). Prononc. et Orth. : [sɑ
̃sitε:ʀ]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1718 subst. (Ac. : Censitaire. Celui qui doit cens & rente à un Seigneur de fief. Tous les censitaires d'un fief); 2. 1838 adj. et subst., pol. (Ac. Compl. 1842). Formé sur le lat. censitus, part. passé empl. comme adj. du verbe censere (v. censé), attesté à l'époque mérovingienne au sens de « astreint au paiement d'un sens » (Fredeg., 4, 74 ds Nierm., s.v.) et comme subst. masc. au sens de « homme qui doit payer le cens » au xes. (D. Ottos, I, no264, ibid.) auquel est empr. le fr. de même signification censite (Trév. 1752); suff. -aire*. Fréq. abs. littér. : 18. |