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CENSEUR, subst. masc.
I.− Détenteur de l'autorité chargée d'une fonction de surveillance.
A.− HIST. ROMAINE. Magistrat chargé d'établir le cens et de surveiller les mœurs des citoyens. Caton le censeur. Les censeurs recommandaient les mariages (Say, Traité d'écon. pol.,1832, p. 424).Avant le sacrifice chacun devait donner au censeur l'énumération des personnes et des choses qui dépendaient de lui (Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 204).
B.− P. anal.
1. [Sous la Révolution] Censeur public :
1. Depuis quatre années que j'exerce les fonctions de censeur public pour le salut de la patrie, j'ai démasqué une foule de traîtres et de conspirateurs. Marat, Les Pamphlets,Marat, l'ami du peuple, à ses concitoyens les électeurs, 1792, p. 325.
2. [Dans un lycée] Fonctionnaire adjoint au proviseur ou à la directrice, chargé de veiller à la bonne marche des études et à la discipline générale de l'établissement. J'ai reçu à sept heures, chez M. Briand, un billet du censeur pour remplacer le matin même en quatrième (Michelet, Journal,1821, p. 149).
P. ext. [En parlant d'élèves-surveillants] :
2. C'est un élève-moniteur qui est chargé de tenir la classe en ordre; des élèves-surveillants, changés tous les mois, sous le nom de décurions et de censeurs, l'aident dans sa tâche. Brasillach, Pierre Corneille,1938, p. 26.
Rem. ,,Censeur, se disait également, dans l'ancienne Université, de certains officiers nommés pour examiner la capacité des récipendiaires. En Sorbonne, les censeurs donnaient leur suffrage par billets`` (Ac. 1798-1878).
II.− [Avec une valeur gén. péj.]
A.− Personne qui critique avec sévérité la conduite, l'opinion ou les écrits d'autrui :
3. Il y avait alors, en cet homme extraordinaire, du redresseur de torts et même, chose inimaginable quand on songe à la suite de son existence, du censeur et du moraliste. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Notaire du Havre, 1933, p. 121.
PSYCHANALYSE :
4. Cette instance qui surveille, nous la connaissons : c'est le censeur du moi, c'est la conscience; c'est la même qui exerce la nuit la censure de rêves, c'est d'elle que partent les refoulements de désirs inadmissibles. S. Freud, Introd. à la psychanal.,1959, p. 458.
B.− Personne chargée par un gouvernement d'examiner les journaux, les revues, les œuvres littéraires ou dramatiques (aujourd'hui cinématographiques) avant d'en permettre la publication ou la représentation; membre d'une commission de censure :
5. ... le ministre consentit à ne livrer Marion de Lorme qu'à un seul censeur, et me laissa le choix de ce censeur unique, que je n'eus pas cependant la faculté de choisir hors du bureau de censure. Je désignai un homme de lettres... Hugo, Correspondance,1830, p. 463.
1. [Avec un adj. spécifiant]
a) [L'autorité qui institue la censure] Censeurs royaux.
b) [Le domaine sur lequel s'exerce la censure] Censeur dramatique :
6. Quelle place peut bien donner ce gouvernement-ci à un homme qui n'a vécu que dans le jeu et dans les putains? Une place de censeur littéraire, de juge de la moralité des livres, d'octroyeur d'estampille aux bons ouvrages moraux en faveur de la famille, de la religion, de l'ordre et de la propriété. E. et J. de Goncourt, Journal,1868, p. 416.
2. Spécialement
a) DR. CANONIQUE. Personne chargée de juger l'orthodoxie d'un écrit, d'une doctrine :
7. Lors de la Paix de l'église, Arnauld et Messieurs de Port-Royal, (...) avaient désiré et obtenu Bossuet pour censeur et arbitre équitable dans la publication du livre de la Perpétuité de la Foi, ... Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 358.
b) DR. COMMUN. [Dans les sociétés financières] Personne ayant une fonction de contrôle et de surveillance sur l'administration. Synon. commissaire aux comptes.Commissaire(-)censeur (Zola, L'Argent,1891, p. 139).
Prononc. et Orth. : [sɑ ̃sœ:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1213-14 Antiq. romaine (Faits des Romains d'apr. L.-F. Flutre, Vocab. ds Romania, t. 65, 1939, 484 : Censor estoient cil qui jugement donoient des patremoines et des muebles); 2. xvies. « celui qui critique ou exerce un prétendu contrôle sur les actions et les opinions des autres » (J. Du Bellay, Œuvres poétiques, éd. Chamard, t. 5, p. 143 : rigoureux censeur); 3. 1671 Censeur de livres (Pomey); 1704 Censeur des livres (Trév.); 4. a) 1732 (Trév. : Les Censeurs sont parmi les écoliers ceux que le Régent choisit pour l'aider à maintenir le bon ordre, et la discipline scholastique) d'où b) 1802 « fonctionnaire chargé de la discipline et du contrôle des études dans un lycée » (Loi sur l'Instruction Publique, Lycées, Recueil des textes d'hist., dir. L. Gothier et A. Troux, Époque contemp., I, 1789-1869, p. 121). Empr. au lat. class. censor qui désignait un magistrat romain (sens 1), attesté en partic. en parlant des fonctions de contrôle des mœurs (Cicéron ds TLL s.v., 798, 38), d'où l'emploi au sens fig. pour désigner toute personne critiquant ou contrôlant les actions ou les opinions des autres (Cicéron, ibid., 801, 28). Fréq. abs. littér. : 305. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 742, b) 404; xxes. : a) 98, b) 387.
DÉR.
Censorat, subst. masc.a) Hist. romaine. Exercice de la censure*; temps pendant lequel un censeur exerce ses fonctions. b) Fonction de censeur dans un lycée. [sɑ ̃sɔ ʀa]. Ds Ac. 1932. 1reattest. 1878 (Lar. 19eSuppl.); de censeur, suff. -at*.
BBG. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 300.