| CATIMINI (EN), loc. adv. A.− Discrètement, secrètement, en cachette : 1. ... je n'accepte pas d'entrevue en catimini, à Marrakech, à Biskra ou ailleurs. J'entends aller à Alger en plein jour et en pleine dignité.
De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 467. B.− Catimini, subst. masc., inv. Manière d'agir secrète, mystérieuse. Mon père ne m'interdisait pas de sortir, au contraire, mais, tous les catimini, quelle joie! (Giono, Le Hussard sur le toit,1951, p. 318): 2. ... Ferdinand venait de se fiancer et ce phénomène fut marqué non par l'exubérance, l'appétit d'azur, le prélude au vol nuptial, mais par le reploiement, le chuchotement, la retraite, bref le catimini dans toute sa perfection.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 105. Prononc. et Orth. : [katimini (ɑ
̃)]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1370 péj. faire le catimini « agir en cachette » (J. Le Fevre, Matheolus, II, 1777, Van Hamel ds Gdf. Compl. : Elles font le catimini; Mais, par le verbo Domini! Elle cuevrent leur ribauldie Du mantel de papelardie); 4equart du xives. en catimini « en évitant de se faire voir, en cachette » (Froissart, Chron., II, 35 ds La Curne : S'il venoit en catimini chevaucher parmy les bois). Peut-être évolution de sens de catamini « menstrues », attesté au xvies. (G. Bouchet, Serées, III ds Gdf. Compl.) empr. au gr. (τ
α
̀) κ
α
τ
α
μ
η
́
ν
ι
α « id. » (Hippocrate ds Liddell-Scott), avec infl. pour le passage a à i du verbe catir* « cacher »; cette explication se heurte à des difficultés chronol. L'hyp. de Bl.-W.5faisant de catimini un mot d'orig. pic., composé de cate « chatte » et de mini de la racine min (cf. FEW t. 6, 2, pp. 96-97) désignant le chat n'est pas invraisemblable si on la rapproche de l'orig. de chattemite*. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Rog. 1965, p. 130. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 58; t. 2 1972 [1925], p. 85. |