| CATACOMBE, subst. fém. A.− Le plus souvent au plur. Cimetière souterrain en forme de galeries dont les parois sont creusées de tombeaux superposés. Entrée des catacombes, fond des catacombes. Synon. hypogée : 1. Cinq routes divergeaient comme les rayons d'une étoile, et les parois des murailles, creusées de niches superposées ayant la forme de cercueils, indiquaient que l'on était enfin entré dans les catacombes.
A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo,t. 1, 1846, p. 545. − Spéc., HIST. DE L'ÉGLISE. Catacombes romaines (H.-I. Marrou, De la Connaissance hist.,1954, p. 139).Où les chrétiens célébraient leur culte sur les tombeaux des premiers martyrs. Église des catacombes (Malraux, La Condition humaine,1933, p. 426). − P. anal. : 2. Je ne manque jamais, lorsque je suis à New-York, de descendre dans le sous-sol de Brentano's. Ce sont les catacombes de l'information. On trouve là tous les périodiques américains.
Morand, New-York,1930, p. 128. − P. métaph. [En réf. à l'obscurité qui règne dans les galeries] Les catacombes obscures de la vie (Les Chants de Maldoror, 1869, p. 182); les catacombes de l'incertitude humaine (Vigny, Le Journal d'un poète,1840, p. 1130). B.− P. ext. Carrières souterraines qui ont recueilli des ossements de cimetières. Les catacombes de Paris. Cette partie des carrières qui s'étend sous la plaine du Petit Mont-Rouge, et à laquelle sa nouvelle destination a fait donner le nom de Catacombes (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 2, 1812, p. 356). Prononc. et Orth. : [katakɔ
̃:b]. Vedette au plur. ds Ac. 1740-1878, cf. aussi Besch. 1845, Littré, Guérin 1892, Pt Lar. 1906-Lar. Lang. fr., Quillet 1965, Dub.; cf. encore Gramm. Ac. 1932 : ,,Plusieurs noms ne s'emploient qu'au pluriel : annales, besicles, catacombes, décombres, doléances et condoléances, fonts baptismaux, frais, funérailles, grègues, mânes, nippes, obsèques, prémices, tenailles, ténèbres et vêpres``; vedette au sing. ds Ac. 1932, cf. aussi Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. (qui signale cependant : ,,ne s'emploie guère qu'au pluriel``), DG. Étymol. et Hist. 2emoitié xiiies. cathacombes (Passion S. Sébastien, B.N. 818, fo226cds Gdf. Compl.); xves. cathacu[m]be (Lille, ap. La Fons., ibid.), attest. isolées; 1690 catacombes (Fur.). Empr. au lat. chrét. catacumbae « cimetière souterrain », nom donné primitivement à un cimetière situé non loin de la Voie Appienne, composé du gr. κ
α
τ
α
́ « en bas » et du lat. chrét. tumba « tombe » (cf. au vies., catatumbas, Grégoire le Grand ds TLL s.v., 588, 44); la dissimilation est prob. due à l'infl. de cumbere « être couché » (v. FEW t. 13, 2, p. 411) ou de cumba (combe*; DEI). Fréq. abs. littér. : 209. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 438, b) 420; xxes. : a) 268, b) 127. DÉR. Catacombal, ale, aux, adj.Propre aux catacombes ou qui rappelle les catacombes. Un art (...) fugitif, guenilleux et catacombal (Bloy, Le Désespéré, 1886, p. 41); des villes catacombales (Maeterlinck, La Vie des fourmis,1930, p. 81).− 1reattest. 1886 supra; de catacombe, suff. -al*. BBG. − Kohlm. 1901, p. 16. |