| CARTHAGINOIS, OISE, adj. et subst. A.− HIST. ANC. 1. Relatif à Carthage et à ses habitants. L'empire carthaginois. Serpent, génie carthaginois de la famille Barca (Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 441). − Emploi subst. Habitant de Carthage. Hannibal le Carthaginois. 2. P. méton. Qui a pour cadre Carthage. Son [de G. Flaubert] roman carthaginois [Salammbô] en est à la moitié (E. et J. de Goncourt, Journal,1859, p. 649). − P. anal., HIST. LITTÉR. [P. réf. au réalisme exotique de Salammbô] Qui est d'un réalisme plus ou moins étrange. Il a fait [M. Champfleury] (...) des ouvrages bien plus carthaginois que Madame Bovary (L. Veuillot, Les Odeurs de Paris,1866, p. 389): Flaubert, en malin qu'il est, a choisi, depuis quelques années, les milieux les plus colorés, les plus excentriques, les plus carthaginois, les plus épatants pour les bourgeois.
E. et J. de Goncourt, Journal,1871, p. 845. B.− Perfide. [P. allus. aux intrigues d'Hannibal contre Rome, notamment après son retour à Carthage] Trahison carthaginoise. − Emploi subst. Un monde de perfides, de Carthaginois (E. et J. de Goncourt, Journal,1889, p. 1022). Prononc. : [kaʀtaʒinwa], fém. [-nwa:z]. Étymol. et Hist. 1732 subst. « qui est habitant ou natif de Carthage » (Trév.); 1838 adj. (Ac. Compl. 1842); 1867 foi carthaginoise « perfidie » (Lar. 19e). Empr. au lat. Carthaginiensis dep. Ennius, Ann. 280 ds TLL Onom., s.v. Carthago, 217, 9; en lat. par antiphrase Punica fides « la foi punique [c.-à-d. carthaginoise] », Salluste, Jugurtha, 108, 3 ds Gaff., s.v. Punicus, signifiait en réalité « la perfidie carthaginoise ». Fréq. abs. littér. : 335. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 637, b) 1 540; xxes. : a) 28, b) 38. |