| CARTAYER, verbe intrans. Conduire une voiture en faisant passer les roues de part et d'autre d'une ornière (afin d'éviter les cahots). Ce cocher a fort bien cartayé (Ac.). Prononc. et Orth. : [kaʀteje] ou [kaʀtεje], (je) cartaie [kaʀtε] [e] fermé à l'inf. ds Pt Rob. et Lar. Lang. fr.; cf. aussi Fér. Crit. t. 1 1787, Land. 1834, Gattel 1841, Fél. 1851. [ε] ouvert pour le lang. soutenu et [e] fermé pour le lang. cour. ds Warn. 1968. Aucun dict. mod., sauf Passy 1914, ne donne [ε] seul. Mais on relève [ε] ds Nod. 1844, Littré et DG. Ds Ac. 1740-1878 qui le note comme vieilli. Fait partie des verbes qui changent l'y grec en i devant un e muet : je cartaie, tu cartaies, je cartaierai. Étymol. et Hist. 1740 (Ac.). Prob. dér. de quart* (Thomas (A.) Mél. Etymol.1, p. 42); suff. -ayer, forme collatérale de -oyer*, v. Nyrop t. 3, § 449, 3oparce qu'au passage de la voiture, la route se trouve divisée en quatre voies : les deux ornières à éviter et les deux voies tracées par les roues de la voiture en marche (Littré; Jouanc., s.v. carteler; v. aussi Horning ds Z. rom. Philol., t. 27, 1903, p. 144); cf. l'expr. faire quartier « diriger les chevaux de manière que les roues ne suivent pas les ornières » (Seine-Inférieure ds FEW t. 2, s.v. quartus, p. 1424b). |