| * Dans l'article "CARPE2,, subst. fém." CARPE2, subst. fém. Gros poisson d'eau douce dont la bouche est pourvue de quatre barbillons : 1. On déballait les carpes du Rhin, mordorées, si belles avec leurs roussissures métalliques, et dont les plaques d'écailles ressemblent à des émaux cloisonnés et bronzés; ...
Zola, Le Ventre de Paris,1873, p. 699. SYNT. Carpe d'étang, de rivière; carpe de Bohème; carpe cuir, à miroir; carpe au bleu, farcie; une carpe centenaire. − Expr. métaph. Faire la carpe pâmée. Feindre de se trouver mal (Ac. 1835-1932). Yeux de carpe pâmée. Ouvrir des yeux mourants et sans expression; faire les yeux doux. Je suis trop bon. Je me laisse aller à ces yeux de carpe pâmée, à ces pleurnicheries, à ces soupirs, à ces jérémiades (T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1831, p. 186).Yeux de carpe frite (L. Rigaud, Dict. de l'arg. mod.,1881, p. 162).Ignorant comme une carpe (Stendhal, Souvenirs d'égotisme,1832, p. 25).Muet comme une carpe (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 330).Bailler comme une carpe. Désirer vivement quelque chose (Flaubert, Madame Bovary,1857, p. 149). − SP. Saut de carpe (F. Vidocq, Mémoires de Vidocq, t. 1, 1828-29, p. 18). Synon. de saut carpé (cf. infra dér.) : 2. Vers l'âge de sept ans, Nello était très fort sur le saut de carpe, ce saut où, étendu sur le dos, sans se servir des mains, un garçonnet se relève debout sur ses pieds par le ressort d'un coup de reins.
E. de Goncourt, Les Frères Zemganno,1879, p. 69. Prononc. et Orth. : [kaʀp]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1268-71 « gros poisson d'eau douce » (E. Boileau, Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, 1repart., titre XCIX, IV); 1611 saut de la carpe (Cotgr.); cf. 1828-29 saut de carpe (F. Vidocq, loc. cit.); 1846 muet comme une carpe (A. Dumas Père, loc. cit.). Du b. lat. carpa « sorte de poisson du Danube » attesté par un ex. de Cassiodore (Var., 12, 4, 1 ds TLL s.v., 488, 73) prob. empr. à une lang. de l'Europe orientale, peut-être par l'intermédiaire du got. (Walde-Hofm.; FEW t. 2, p. 398b; v. aussi Jud ds Bull. du gloss. des pat. de la Suisse rom., 1912, pp. 8-9); l'absence de palatisation du c(a) s'explique plutôt par la date tardive de la pénétration du mot ds la Romania (FEW, loc. cit.) que par un empr. au prov. (Brüch ds Einfluss germ., 8; EWFS2). Fréq. abs. littér. : 337. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 817, b) 420; xxes. : a) 402, b) 268. DÉR. 1. Carpé, adj.,sp. Saut carpé ou saut de carpe. ,,Plongeon au cours duquel le corps doit être fléchi aux hanches, les jambes allongées`` (Lar. encyclop.) − 1reattest. 1959 (M. Bourgat, Techn. de la danse, p. 64); de carpe2, (cf. saut de carpe 1611 Cotgr.), suff. -é*. 2. Carpeau, carpiau, subst. masc.Jeune carpe (Bourguet, Monique,1902, p. 41).− [kaʀpo]. Les dict. gén. qui enregistrent le mot notent tous carpeau; cf. Ac. 1798-1932 et aussi Besch. 1845, Lar. 19e, Littré, etc. Littré signale : ,,on trouve dans des dictionnaires carpot; mais l'orthographe et la prononciation carpeau sont anciennes et préférables``. − 1reattest. 1268-71 cuerpiau (E. Boileau, Métiers, éd. R. de Lespinasse et Fr. Bonnardot, 1repart., titre C, 7); xives. carpeau (J. Lefevre, trad. La Vieille, 54 ds T.-L.); 1902 carpiau, supra; de carpe2, suff. -iau, var. dial. de -eau*. − Fréq. abs. littér. Carpeau : 2. 3. Carpillon, subst. masc.Très petite carpe. Ah! ah! crioient les carpillons, qu'en dis-tu, carpe radoteuse? (Florian, Fables,La Carpe et les carpillons, 1792, p. 38).P. compar. il [le bébé] ouvre une bouche de carpillon pour avaler ce bout de sein trop court (H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 292).− [kaʀpijɔ
̃]. − 1reattest. 1579 (H. Est., Precell., p. 68 ds Gdf. Compl.); de carpe2, suff. -illon (-ille* + -on*). − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Brüch 1913, p. 31. − Gottsch. Redens 1930, p. 114. − Jud (J.). Les N. des poissons du lac Léman. B. du Gloss. des pat. de la Suisse romande. 1912, t. 11, pp. 6-9. − Rommel 1954, p. 10, 49. |