| CARPETTE, subst. fém. Tapis qui ne couvre pas la totalité d'une pièce : Généralement la carpette est placée au centre de la pièce pour laisser apparaître tout autour soit le parquet, soit une moquette de fond.
R. Thiébaut, La Fabrication des tissus,1961, p. 116. − Rare. Tapis de carpette (Zola, Madeleine Férat,1868, p. 188). − Lécher la carpette. S'humilier indignement. Gérard, connaissez-vous une chose plus abjecte qu'un type de seize ans qui s'abaisse à demander une écrevisse? Il lécherait la carpette, vous savez, il marcherait à quatre pattes (Cocteau, Les Enfants terribles,1929, p. 86). ♦ P. méton., au fig. Personne qui s'aplatit servilement devant quelqu'un. C'est une vraie carpette (Rob.Suppl.1970). Prononc. et Orth. : [kaʀpεt]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1582 carpette « tissu d'ameublement, tenture » (Tarif d'entrée à Calais ds Gay); 1863 « tapis mobile d'une chambre, ne recouvrant qu'une partie de la pièce » (Littré : Carpette de Smyrne). Empr. à l'angl. carpet (au sens de « tapis servant à recouvrir les tables, les lits », lat. médiév. karpeta- 1345 ds NED; m. angl. carpette 1415 ds MED) empr. à l'a. fr. carpite « tissu épais servant à faire des vêtements d'apparat, couvrir des meubles » 1180-1200 (A. de Bernay, Alexandre, éd. Elliott Monographs, branche IV, 303), lui-même empr. à l'ital. carpita « tissu à longs poils servant à recouvrir des meubles » (xiiies. ds Batt.; 1177 lat. médiév. carpita ds DEI; v. aussi Du Cange, s.v. carpia et carpita) issu du lat. vulg. *carpita(vestis), class. carpta, part. passé fém. de carpere « déchirer, lacérer », v. charpié. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. Bonn. 1920, p. 24. |