| CARONADE, subst. fém. ARTILL. Ancienne pièce d'artillerie de marine, plus courte et moins lourde que le canon, permettant un tir plus rapide. Les caronades faisaient feu (Verne, L'Île mystérieuse,1874, p. 383).Une corvette munie de ses caronades (Adam, L'Enfant d'Austerlitz,1902, p. 62):Double vaisseau de ligne au long des colonnades,
(...)
Nos pères t'ont [à toi, Paris] dansé de chaudes sérénades,
Ils t'ont fleuri du sang de la plus belle mort,
Quand au gaillard d'avant vers l'un et l'autre bord
Bondissait le troupeau des graves caronades.
Péguy, La Tapisserie de Notre-Dame,Paris vaisseau de guerre, 1913, p. 675. Rem. On rencontre ds la docum. caronader, verbe intrans. Pester contre, vitupérer. Ce qu'il caronadait en dedans contre son ancienne, c'était effrayant! (J. Richepin, La Glu, 1881, p. 217). Prononc. et Orth. : [kaʀ
ɔnad]. Ac. 1835 et 1878 écrivent caronade; cf. aussi la majorité des dict. (Littré, DG, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Rob.). Ac. Compl. 1842 réserve à caronnade une vedette de renvoi à caronade. Lar. 19eet Quillet 1965 admettent caronade ou caronnade. Étymol. et Hist. 1783 carronade (Encyclop. méthod. ds Bonn.); 1804 caronade (Lucas, Procès-verb. de la perte du « Redoutable », ibid). Empr. à l'angl., carronade (dér. avec suff. -ade du topon. Carron, nom de la ville d'Écosse où furent fondues les 1resbouches à feu de ce nom) attesté dep. 1779 ds NED. Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. Behrens Engl. 1927, p. 76. − Bonn. 1920, p. 24. |