| CARNASSIÈRE, subst. fém. CHASSE. Sac pour mettre le petit ou moyen gibier, éventuellement le casse-croûte : 1. ... cette façon de chasser le lion avec des chiens et des carnassières était si patriarcale, que le Tarasconnais, un peu intrigué, crut devoir aborder un de ces messieurs.
« Et autrement, camarade, bonne chasse?
− Pas mauvaise, » répondit l'autre (...).
Et le chasseur algérien montrait sa carnassière, toute gonflée de lapins et de bécasses.
« Comment ça! votre carnassière? ... Vous les mettez dans votre carnassière?
− Où voulez-vous donc que je les mette?
− Mais alors, c'est... C'est des tout petits...
− Des petits et puis des gros, » fit le chasseur.
A. Daudet, Tartarin de Tarascon,1872, p. 67. Rem. S'emploie plus rarement dans le domaine de la pêche comme synon. de bourriche, nasse. Des poissons luisant bleus sous le fil gris de la carnassière (Cros, Le Coffret de santal, 1873, p. 29). − P. anal. : 2. Il avait le sentiment de partir chaque matin pour sa tournée avec une carnassière, et de la rapporter le soir vide ou pleine, après une journée de quête dans l'inconnu; parfois bredouille, lorsqu'un village avait résisté à sa parole; parfois heureux, lorsqu'il sentait la gibecière lourde des voix conquises dans une commune douteuse. Chasse plus émouvante, plus dangereuse que l'autre.
De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 101. Étymol. et Hist. 1743 carnaciere (Trév. : Carnacière. Petit sac de toile ou de filet, que les Chasseurs portent à leur ceinture, pour mettre le gibier); 1752 carnassiere (Trév. Suppl.). Empr. au prov. mod. carnassiero, de même sens (Mistral) cf. en 1642 le franco-prov. carnassière, canton de Fribourg (Suisse) (Corresp. Bailliages, A[rchives] C[antonales] [de Châtel-St-Denis] ds Pat. Suisse rom.), v. carnasse. Fréq. abs. littér. : 51. |