| CARDIAQUE, adj. et subst. I.− [En rapport avec le cœur] A.− MÉD. (adj.). Relatif au cœur en tant qu'organe moteur de la circulation sanguine : 1. Chez les mammifères, la longévité est inversement proportionnelle à la fréquence du rythme cardiaque; celui-ci est très rapide chez la souris, qui ne vit que deux ans, très lent chez l'éléphant, qui en vit plus de cinquante. Selon une règle formulée par Rubner, un cœur de mammifère ne peut fournir plus d'un milliard de battements. Seul le cœur humain fait exception, puisque le nombre de ses battements peut aller jusqu'à quatre milliards.
J. Rostand, La Vie et ses problèmes,1939, p. 113. SYNT. Affection, artères, automatisme, battements, contractions, crise, défaillance, insuffisance, muscle, nerfs (H. Camefort, A. Gama, Sc. nat., 1960, p. 280), palpitations, plexus (H. Camefort, A. Gama, Sc. nat., 1960, p. 280), pulsations, révolution, troubles, veine (G. Gérard, Manuel d'anat. humaine, 1912, p. 246) cardiaque(s). − Spéc. (adj. et subst.) a) PHARM. (adj. et subst. masc.) (Produit) qui agit sur le cœur. Remède cardiaque (Ac. 1798-1932); un bon cardiaque (Guérin 1892). Synon. plus spécifiques cardiotonique* ou cordial*.Les toniques cardiaques, spartéine, huile camphrée (...) indiqués dans les périodes d'angoisse (Renault dsF. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd.,fasc. 2,1920-24, p. 444]). b) PATHOL. (adj. et subst. masc. ou fém.). (Personne) qui est affecté(e) d'une maladie du cœur. Synon. plus spécifique cardiopathe (dér. cf. cardiopathie).Personnage impressionnable, au teint blême de cardiaque (Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir,1893, p. 165).Pour un cardiaque, l'arrêt du cœur qui dure un dixième de seconde de trop et le colle au mur, exsangue (Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 41). c) P. anal. [En parlant d'une chose] Sa phrase [de Michelet] brisée, haletante, cardiaque à la dernière période, puis ressuscitée (L. Daudet, La Recherche du beau,1932, p. 146).Un moteur rachitique, cardiaque (A. Arnoux, Rhône, mon fleuve,1944, p. 420). B.− Rare, littér. (adj.). Relatif au cœur en tant que centre de résonnance ou image de la vie affective : 2. Si on ne croit à rien, surtout parce qu'on ne croit à rien, on est obligé de croire aux qualités du cœur quand on les rencontre, ça va de soi. (...). Et comme on n'existe que pour ces qualités cardiaques, elles vous boulottent.
Malraux, La Condition humaine,1933, p. 334. II.− [En rapp. avec le cardia] MÉD. (adj.). Qui concerne le cardia. Spasme cardiaque. Synon. plus spécifique cardial*.À côté du cardia un petit cul-de-sac (...) dont la cavité est séparée de l'orifice cardiaque par une sorte d'éperon (Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 3, 1805, p. 431; cf. aussi Lar. 19e, Lar. encyclop., Littré, DG, Guérin 1892, Rob., Quillet 1965). III.− [En rapp. avec le cœur et le cardia] BOT. (subst. fém.). Nom vulgaire du leonorus cardiaca (Labiées), utilisé pour ses propriétés toniques du cœur et de l'estomac (d'apr. Fournier 1961; cf. aussi Lar. 19e, Lar. encyclop., Guérin 1892, Quillet 1965 et Code pharm., 1821, p. 58). Prononc. et Orth. : [kaʀdjak]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1372 adj. « relatif au cœur » (Corbichon, Propriét., 7, 31 − 1522 − ds Quem.); 1590 [éd. 1628] subst. « remède pour le cœur » (Paré, Livre 20, 2epart. chap. 18, éd. Malgaigne, t. 3, p. 200 a); 2. fin xives. adj. « qui a une maladie de cœur » (Jard. de santé, p. 78 ds Gdf. Compl.); 1892 subst. « personne atteinte de la maladie du cœur » (Guérin). Empr. au lat. class. cardiacus « malade de l'estomac » également attesté au sens 1 adj. (ive-ves. Théodore Priscien ds TLL s.v., 441, 67); sens 2 subst. « celui qui est malade du cœur » (ves., Caelius Aurelianus, ibid., 441, 71); lui-même empr. au gr. κ
α
ρ
δ
ι
α
κ
ο
́
ς au sens 1 (ca 50 apr. J.-C., Dioscoride ds Bailly); au sens 2 (iies., Archigenes ap. Gal. ds Liddell-Scott). Fréq. abs. littér. : 75. |