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CARAFON, subst. masc.
A.− Petite carafe, pour servir le vin, plus rarement de la liqueur. Des carafons contenaient une eau chargée de sucre préparée pour les fraises (Senancour, Obermann, t. 2, 1840, p. 61); au fond des cafés solitaires, la dame du comptoir bâillait entre ses carafons remplis (Flaubert, L'Éducation sentimentale,t. 1, 1869, p. 84).
B.− P. méton. Contenu d'un carafon :
... il avait un plus grand verre que les autres, et le vidait plus souvent; mais on eût dit qu'il n'y faisait pas attention, et, (...), il n'était pas plus empêché de plaisanter et de donner ses ordres que s'il n'eût dû boire qu'un carafon. Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 64.
Rem. On rencontre le composé demi-carafon. Il commanda un demi-carafon de vin (Gyp, Souvenirs d'une petite fille, t. 2, 1928, p. 255).
Prononc. et Orth. : [kaʀafɔ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. 1677 garafon « petite carafe pour les liqueurs » (Dassoucy, Aventures, 144, Jacob ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 294); 1700 carafon (Liger, Nouv. maison rustique, I, 869, édit. 1775). II. 1. 1680 « grande carafe qu'on place dans un seau garni de glace pour faire rafraîchir l'eau, le vin qu'elle contient » (Rich.); 2. 1771 « le seau garni de glace » (Trév.). I dér. de carafe*; suff. dimin. -on*. II empr. à l'ital. caraffone (dér. en -one de caraffa, v. carafe) attesté au xvies. (Caro ds Batt.). Fréq. abs. littér. : 53. Bbg. Goug. Mots t. 1 1962, p. 59. − Wind 1928, pp. 46-47.