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CAPTURER, verbe trans.
A.−
1. [Le suj. désigne un animé, parfois un inanimé concr., une collectivité; le compl. désigne un animé, une collectivité, une chose] S'emparer, plus particulièrement en temps de guerre, à la chasse ou à la pêche. Capturer une proie, des poissons. Cèdre qui capture [le soleil] dans ses branches ( Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 725):
1. De grands papillons inconnus naissent devant nos pas, (...) j'enrage de ne pouvoir m'en saisir. (J'en capture pourtant quelques-uns, mais les plus surprenants m'échappent.) Gide, Voyage au Congo,1927, p. 706.
− P. anal., PHYS. NUCL. [Le suj. désigne un système nucl. ou atomique] Absorber une particule. Le noyau de lithium capture le proton (Leprince-Ringuet, Les Transmutations artificielles,1933, p. 18).
− Emploi pronom. passif. Les thons se capturent au milieu de l'été (Maurras, Le Chemin de Paradis,1894, p. 130).
2. [Le suj. désigne une autorité]
a) JUST. [Le suj. désigne une pers.] Arrêter une personne sur ordre de justice. Capturer un criminel dangereux (DG).
b) MAR. [Le suj. désigne une pers. ou un bâtiment] Prendre un navire ennemi. Elle trouve (...) bon, que les Anglais aient capturé nos vaisseaux (Michelet, Sur les chemins de l'Europe,1874, p. 180).
− Emploi intrans. D'autres [des marins] (...) capturent, s'enrichissent (Flaubert, Correspondance,1846, p. 360).
B.− Au fig.
1. [Le suj. désigne un animé ou un inanimé] S'emparer moralement d'une personne, d'une de ses facultés en bien ou en mal, en particulier dans le domaine sentimental, la séduire ou l'asservir. Mais toi, ma chère Caroline (...) tu captures et tu captives un grand homme (Balzac, Petites misères de la vie conjugale,1846, p. 119).Un bonheur (...) le capturant, le ravissant (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 21).
2. [Le suj. désigne une pers. ou un attribut de la pers.] Cerner quelque chose avec vivacité par l'intelligence, éventuellement pour le représenter dans une œuvre :
2. ... personne que Loti n'a éclairé pour nous les ténèbres de ces cœurs sauvages : Yves, Ramuntcho, (...) oiseaux farouches, grands albatros, qu'il a un instant capturés et retenus. Mauriac, Mes grands hommes,1949, p. 211.
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. capturable, adj. Dont on peut s'emparer. Elle cherche dans l'amour un objet capturable (Saint-Exupéry, op. cit., p. 865).
Prononc. et Orth. : [kaptyʀe], (je) capture [kapty:ʀ]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. xvies. « appréhender, arrêter quelqu'un » (Chron. bordel. ds Delb. Rec. d'apr. DG : Sa partie ... l'eust fait capturer); 1835 mar. (Ac.). Dér. de capture*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 101.