| CAPARAÇON, subst. masc. A.− Équipement ornemental ou protecteur destiné aux chevaux : 1. Qu'est-ce que vous diriez donc si vous aviez vu, (...) les chevaux des princes et de la compagnie du roi! Des houssures et caparaçons de toutes sortes; les uns de drap de Damas, de fin drap d'or, fourrés de martres zibelines; les autres, de velours, fourrés de pennes d'hermine; les autres, tout chargés d'orfèvrerie et de grosses campanes d'or et d'argent!
Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 244. − P. ext. Les éléphants de Carthage (...) secouant par-dessus leurs caparaçons d'écarlate des tours de cuir, où dans chacune trois archers tenaient un grand arc ouvert (Flaubert, Salammbô,t. 1, 1863, p. 108). B.− P. anal., LITT. Housse plus ou moins bigarrée que l'on met sur les chevaux pour les garantir du froid, de la pluie ou des insectes. − P. ext. : 2. Les bœufs étaient attelés (...) les caparaçons de toile blanche qui les enveloppaient en manière de chemise, pour les préserver de la piqûre des mouches, leur donnaient un air fort mithriaque et fort majestueux.
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 45. ♦ P. métaph. Le remuement de la terre, sous son caparaçon de gel ou de neige, il me conseilla d'y prêter l'oreille (Blanche, Mes modèles,1928, p. 88). Prononc. et Orth. : [kapaʀasɔ
̃]. L'ensemble des dict. dont Ac. 1694-1932 enregistre caparaçon. Ac. Compl. 1842 note d'une part caparasson et caparençon pour caparaçon, d'autre part capparaçon pour lequel il renvoie à caparaçon. La forme caparençon est encore signalée à titre hist. ds Lar. 19e. Étymol. et Hist. 1498 capparasson (Vie Anne de Bretagne, IV, 59 ds IGLF Techn.); 1518-25 caparaçon (L. Vidal, Relation du premier voyage de Charles Quint en Espagne, p. 192 ds Reinh., p. 364). Empr. à l'a. esp. caparaçon « id. » (attesté au xves., Libro de Cetrería de Evangelista ds Z. rom. Philol., t. 1, p. 231; esp. mod. caparazón), d'orig. discutée : − soit dér. de capa « manteau » (du lat. cappa, v. cape; Segl ds Z. rom. Philol., t. 42, pp. 97-98; REW3, no1642; FEW t. 2, 1, pp. 277-278; Dauzat 1973; Bl.-W.5) − soit dér., avec métathèse due à l'infl. de capa, du préroman *karapp (également à l'orig. de carapace*), dér. de la racine *kar(r)-, var. *kal- « écale, abri » (v. Cor., s.v. caparazón, et calebasse). L'hyp. d'un empr. au prov. mod. caparassoun (EWFS2) ne convient pas du point de vue chronol. : le prov. a au contraire prob. empr. ce mot au français. Fréq. abs. littér. : 26. Bbg. Kidman (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du xves. Paris, 1969, pp. 67-69. − Rupp. 1915, p. 48. |