| CANCANER1, verbe intrans. A.− Rare. [En parlant du canard, de volailles en gén.] Crier : 1. Elle [Jacqueline] affectait de s'occuper de ses volailles, les six cents têtes, poules, canards, pigeons, qui voletaient, cancanaient, grattaient la fosse à fumier, au milieu d'un continuel vacarme; ...
Zola, La Terre,1887, p. 102. B.− [En parlant de pers.] Bavarder, répandre des propos malveillants. Les ménagères cancanent (Queneau, Pierrot mon ami,1942, p. 56): 2. ... et tout ce monde cancane, potine, parle de l'article du Nouvelliste de l'endroit, ridiculise le commissaire de police...
E. et J. de Goncourt, Journal,1878, p. 1246. Rem. Le part. prés. cancanant a de rares emplois adj. Une pluie de paroles cancannantes [sic] (E. et J. de Goncourt, Journal, 1888, p. 835). Prononc. et Orth. : [kɑ
̃kane], (je) cancane [kɑ
̃kan]. Ds Ac. 1878 et 1932. Le redoublement graph. primitif de n atteste peut-être une nasalisation de la 2esyll. du mot. Étymol. et Hist. 1. 1654 cancanner « (d'un perroquet) crier » (Du Tertre, Saint Christophe, p. 300 ds Arv.); cf. aussi Buffon (d'apr. Boiste 1834); 2. 1829 (Boiste : Cancaner. Faire des cancans, parler, médire des autres). Dér. de cancan1*; dés. -er [contrairement à l'affirmation de Lar. Lang. fr. le mot ne semble pas figurer ds Boiste 1823]. Fréq. abs. littér. : 14. DÉR. Cancanage, subst. masc.Action de cancaner. Je crois être à peu près certain que la Princesse [Belgiojoso] a fait un peu de cancanage (F. Liszt, Correspondance de Liszt et de la comtesse d'Agoult,1833-64, p. 161).Attesté ds Guérin 1892.− [kɑ
̃kana:ʒ]. − 1reattest. 1654 « période pendant laquelle le jeune perroquet ne parle pas encore » ou « endroit où sont élevés les jeunes perroquets » (Du Tertre, Saint-Christophe, p. 300 ds Arv.), attest. isolée; repris au xixes. au sens de « action de cancaner » 1834 (E. de Guérin, Lettres, p. 65); de cancaner1, suff. -age*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Arv. 1963, p. 137 (et s.v. cancanage). − Bise (G.). Gloss. du fr. région. ds la Haute-Broye fribourgeoise. Archivum romanicum 1939, t. 23, p. 294. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 251. |