| CANARDER, verbe. I.− Emploi trans., ART MILIT., fam. Tirer sur quelqu'un des coups répétés en restant soi-même à couvert : Pendant ce temps-là, l'ennemi nous canardait; c'était la première fois que j'entendais siffler les balles, et cela ne me fit pas grand'chose.
Mérimée, Carmen,1847, p. 54. − Emploi pronom. Se canarder, et se faire canarder. II.− Emploi intrans. A.− MAR. [En parlant d'un navire] Tanguer beaucoup et embarquer de l'eau par l'avant. Un vaisseau fatigue en canardant et peut facilement démâter (Ac.1835-1932). B.− MUS. Produire une fausse note, un couac. Brusquement le tuyau [d'orgue] canarde ou double : le son monte (H. Bouasse, Instruments à vent,1930, p. 110). Prononc. et Orth. : [kanaʀde], (je) canarde [kanaʀd]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. xvie-xviies. « chercher à atteindre en tirant d'un lieu où l'on se tient caché, comme dans la chasse au canard sauvage » (Aub., Vie, XVIII ds Gdf. Compl.); 2. 1809 (Boiste : Canarder [...] imiter le cri du canard) plus gén. 1826 (Mozin-Biber t. 1 : Canarder [...] produire des sons nasillards); 3. 1819 mar. (Boiste : Canarder [...] plonger de l'avant). Dér. de canard* étymol. 1; dés. -er*. Fréq. abs. littér. : 17. DÉR. Canardement, subst. masc.Action de canarder. Les canardements des soldats italiens (Gide, Journal,1942, p. 153).− 1reattest. 1942 id.; de canarder* étymol. 1, suff. -ement (-ment1*). − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Grimaud (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1969, p. 111. − Ritter (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois 1905, t. 36, p. 366. |