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CANALISATION, subst. fém.
A.− P. ET CH.
1. Action d'améliorer la navigabilité d'un cours d'eau; de sillonner une région d'un réseau de canaux. La canalisation de la Marne, de la Sologne; la canalisation du Rhin (Barrès, Mes cahiers,t. 12, 1919-20, p. 83):
1. Lorsque, par l'accroissement méthodique de ses ressources et sous l'impulsion de ses vieilles dynasties, elle [la colonisation] parvient à disposer d'une technique et d'une main-d'œuvre suffisantes pour affronter les grands travaux de canalisation et d'endiguement, son domaine s'agrandit d'une conquête où cette multitude prolifique va démesurément pulluler. Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 61.
2. Canal, câble, tuyau, tube destiné au transport à distance ou à la distribution d'un liquide, d'un gaz, de l'électricité, et p. ext. (souvent au plur.) ensemble des conduits. Anciennes canalisations romaines; canalisations d'eau, canalisation électrique; les parois de la canalisation; les canalisations du gaz (G. Duhamel, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, p. 143); canalisations pétrolifères (De Gaulle, Mémoires de guerre,1959, p. 641).On la capte [l'eau] dans des canalisations en ciment armé, on la conduit, on la jette où elle manque (Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 185):
2. Ce matin ils ont sorti de la terre, sur toute sa longueur, la canalisation de fer. Elle est allongée sur la colline comme un grand serpent pustuleux. Giono, Colline,1929, p. 77.
3. Mais les habitants de ces quartiers menacèrent aussitôt de déserter, persuadés que la peste s'abattait ainsi sur eux du haut du ciel, si bien qu'on fut obligé de détourner les fumées par un système de canalisations compliquées et les habitants se calmèrent. Camus, La Peste,1947, p. 1362.
B.− P. anal. Diriger des personnes, des véhicules, etc., selon des voies déterminées. La canalisation des émigrés de Belgique (Gyp, Souvenirs d'une petite fille,1928, p. 190).
C.− Au fig. [En parlant d'une action, des sentiments, etc.] Cf. canaliser B 2.La canalisation de l'énergie (Bergson, L'Évolution créatrice,1907, p. 255);la canalisation de la vie selon une pente unique (Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 113).
Prononc. et Orth. : [kanalizasjɔ ̃]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1823 (Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 2, p. 262). Dér. du rad. de canaliser*; suff. -ation (-tion*) [la date 1823, Boiste, donnée par Quem. semble erronée]. Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Couture (B.). Les Réseaux d'eau : éléments de vocab. Meta. 1970, t. 15, p. 173. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 54.