| CAMPEMENT, subst. masc. A.− Action de camper, installation d'un camp (militaire ou civil). Matériel de campement (Ac. 1835-1932). Établir son campement (cf. camping ex.) : 1. Avec la couverture, le couvre-pied, la toile de tente, l'outil portatif, la gamelle et l'ustensile de campement, il [le sac du Poilu] grossit, grandit et s'élargit, et devient monumental et écrasant.
Barbusse, Le Feu,1916, p. 197. − Vieilli. Art des campements (Ac. 1798-1878, Littré). Il n'y a plus que trois campements à faire pour arriver à telle ville (Ac.1798-1878). − ART MILIT. Effets de campement. Objets divers distribués aux corps de troupes pour pouvoir camper (gamelles, marmites, seaux de toile, couvertures, tentes, etc.). SYNT. Hache de campement. ,,Hache qui fait partie de l'équipement des troupes à cheval, pour certains travaux de campement`` (Littré). Lieu de campement; le snobisme du campement, synon. camping (T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol, 1933, p. 15). B.− P. méton. 1. Le lieu où est faite l'installation des tentes et du matériel. Armée, troupe au campement; choisir, établir son campement. Synon. camp : 2. Au loin, j'apercevais des campements arabes, tentes brunes, pointues, accrochées au sol comme les coquilles de mer sur les rochers, ou bien des gourbis, huttes de branches d'où sortait une fumée grise.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Allouma, 1889, p. 1306. SYNT. Des campements abandonnés; campement bien organisé; campement de bohémiens, de nomades, d'une tribu, de tsiganes; feu, fumées des campements; huttes d'un campement. 2. Rare. Le matériel et les tentes du campement. Abandonner une partie du campement en s'enfuyant. Devant moi, j'ai tout notre campement étendu au soleil, chevaux, bagages et tentes (Fromentin, Un Été dans le Sahara,1857, p. 69). 3. ART MILIT. a) Vieilli. ,,Détachement qu'on fait partir quelques jours à l'avance, pour s'emparer du terrain où doit camper l'armée et pour tracer le camp``. (Ac. 1835-1878). Le campement doit rester sous les armes jusqu'à l'arrivée du corps d'armée (Ac.1835-1878). b) Mod. Détachement comprenant un gradé, un fourrier et quelques hommes de troupe, envoyé à l'avance pour reconnaître les lieux et préparer le cantonnement d'un corps de troupe. C.− P. ext., (domaine privé). Installation provisoire et généralement désordonnée. Fam. Pièce, chambre en désordre. Je trouve toujours Hugo dans des campements, dans des logis de halte (E. et J. de Goncourt, Journal,1872, p. 887): 3. ... tout, dans cette chambre en désordre (la valise ouverte à terre, le chapeau sur la pendule arrêtée, le bureau désaffecté, les deux paires de souliers devant la bibliothèque), tout signifiait campement provisoire, lieu de hasard où l'on ne saurait reprendre ses habitudes.
R. Martin du Gard, Les Thibault,La Mort du père, 1929, p. 1348. Prononc. et Orth. : [kɑ
̃pmɑ
̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1584 (Thevet, Vies des hommes illustres, 310 rod'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 290 : campement des Ballabaniens). Dér. de camper*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér. : 320. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 94, b) 1 206; xxes. : a) 318, b) 442. Bbg. Duch. 1967, § 40. − Rupp. 1915, p. 48. |