| CAMOMILLE, subst. fém. BOT. Plante connue pour ses vertus fébrifuges et digestives, de la famille des Composées. Camomille commune, romaine; essence, huile de camomille. Karelina (...) s'engagea dans la longue allée ombreuse et montante, parmi les herbes hautes, et la camomille allemande, au fort parfum amer (Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 253).− P. méton. Infusion préparée avec les fleurs de cette plante. Boire une camomille, prendre de la camomille, une tasse de camomille. Les liaisons commencent dans le champagne et finissent dans la camomille (Larbaud, A. O. Barnabooth,1913, p. 189). Prononc. et Orth. : [kamɔmij]. Durée mi-longue sur la finale ds Passy 1914; durée longue ds Barbeau-Rodhe 1930. Les dict. de DG à Lar. Lang. fr. transcrivent la finale avec yod (cf. aussi Land. 1834 et Besch. 1845). Gattel 1841, Nod. 1844, Fél. 1851 et Littré notent encore [λ] mouillé. Fér. 1768 donne : kamomile en soulignant qu'on ,,ne mouille point les ll``. À ce sujet cf. Mart. Comment prononce 1913, p. 265 : ,,Les finales muettes en -ille sont presque toutes mouillées, comme les finales en -aille, -eille, -euille et -ouille, étant donné que les finales non mouillées sont presque toutes en -ile avec un seul l. Pourtant il y a des exceptions, quoiqu'elles tendent progressivement à disparaître, par l'effet de l'analogie (...). Autrefois [on prononçait] par exemple genti(l)le avec genti(l)lesse, angui(l)le et pasti(l)le, qu'on ne connaît plus du tout, avec camomi(l)le et cami(l)le, qu'on n'entend plus que très rarement.`` Cf. également Rouss.-Lacl. 1927, p. 153, et Buben 1935, § 156. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1365 (J. Le Fevre, Consult. sur la goutte, P. Meyer, Romania t. 15, p. 185 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. médiév. camomilla « id. », ixe-xes. Antidotarium Bambergense, app. p. 39, 29 ds Mittellat. W. s.v. chamaemelon, 515, 9, adaptation du lat. chamaemelon, Pline, Nat., 22, 53 ds TLL s.v., 987, 79 (v. aussi cameline), lui-même empr. au gr. χ
α
μ
α
ι
́
μ
η
λ
ο
ν (Dioscoride, 3, 137 ds Liddell-Scott) littéralement « pomme du sol », le parfum de la camomille rappelant aux Grecs celui des pommes; v. aussi André Bot. Fréq. abs. littér. : 35. Bbg. Millepierres (F.). Noms de fleurs. Vie Lang. 1961, p. 286. − Rommel (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 121, 126, 127, 128, 129. − Sigurs 1963/64, p. 457. |