| CALIBORGNE, CALIBORGNON, subst. masc. Pop. Celui qui louche, qui bigle : Seul son caliborgnon de fils lui donnait [à Renan] dit-on des ennuis.
L. Daudet, Quand vivait mon père,1940, p. 74. Rem. On rencontre ds la docum. le verbe caliborgner. Loucher vers. On jouait la Métromanie, pièce beaucoup moins spirituelle qu'on ne dit, ennuyeuse à périr, et tellement que je me suis réfugié au foyer où j'ai caliborgné le buste de Molière (Barbey d'Aurevilly, 2eMemorandum, 1838, p. 303). Prononc. Seules transcr. ds Littré : ka-li-bor-gn'; ka-li-bor-gnon. Étymol. et Hist. 1821 (Desgranges ds Sain. Lang. par., p. 281 : Caliborgne, calouche et calorgne. Tout cela est du baragouinage. Il n'y a que le mot louche qui soit admis dans nos dictionnaires); 1834-35 caliborgnon (De Courchamps, Souven. de la marquise de Créquy, t. III, ch. 5 ds Littré Suppl. 1872). Mot dial., pic. caliborne (Jouanc. t. 1), caliborgne (Corblet, norm. caliborgnon (Moisy), v. aussi FEW t. 2, p. 570b. On a proposé un croisement du lat. caligo (?) « ce qui est sombre » et de borgne* (Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 27, p. 614, v. aussi caboche). Bbg. Goug. Lang. pop. 1929, p. 150. − Pamart (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, p. 309. − Sain. Lang. par. 1920, p. 281. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 129; t. 2 1972 [1925], p. 320; t. 3 1972 [1930], p. 399. |