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CAISSE, subst. fém.
I.− Grande boîte généralement en bois dans laquelle on enferme des objets, des marchandises pour les conserver ou pour les transporter. Clouer une caisse; caisse à claire-voie, d'emballage :
1. Le grand vestibule est poussiéreux, encombré comme un dépôt de bagages par tous les colis de l'expédition, vingt cantines en fer rouillé, autant de caisses, de ballots, d'étranges paquets cabossés, tachés de boue, exhalant une odeur douceâtre et forte... R. Martin du Gard, Notes sur André Gide,1951, p. 1394.
Raisins de caisse. Raisins secs. Le kougelhof aux raisins de caisse (Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 12).
P. méton. Le contenu d'une caisse. Une caisse d'oranges, de fleurs, de fromages, de champagne.
II.− P. ext.
A.− Grande boîte affectée à une destination particulière, ou dans laquelle on range des objets déterminés. Caisse à charbon, à liqueurs; descendre la caisse à ordure :
2. Elle (...) clouait de toute la force de ses petites mains emmanchées de beaux bras, une caisse pour la chatte près de mettre bas ... Colette, La Maison de Claudine,1922, p. 126.
Spécialement
1. HORTIC. Bac rempli de terre où l'on met les arbustes, les plantes, ... qui craignent le froid, et que l'on entrepose dans les serres pendant la mauvaise saison. Des caisses de fleurs et d'arbustes rares (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 2, Le Club des Valets de cœur, 1859, p. 425).Des lauriers en caisse. Une allée sablée, ratissée, bordée d'orangers en caisse (R. Rolland, Jean-Christophe,La Révolte, 1907, p. 494).
2. MAR. Récipient métallique contenant l'eau douce d'un navire. Synon. baril* de galère.
B.−
1. Coffre, meuble, tiroir où l'on enferme l'argent, les valeurs, etc. Avoir tant d'argent en caisse (Ac. 1835-1932). Surveiller sa caisse. L'associé de Lethierry avait « filé », laissant vide la caisse de l'association (Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 98).
COMM. Caisse enregistreuse*.
Au plur. Les caisses de l'État. Le Trésor public.
2. P. méton.
a) Ensemble des fonds qui sont en caisse. Faire, tenir la caisse; livre de caisse.
Caisse noire. Fonds qui n'entrent pas dans la comptabilité officielle. Croyez-vous que l'argent de la caisse noire ne pourrait pas être plus utilement employé? (G. Fustier, Suppl. au dict. de la langue verte d'A. Delvau,1883, p. 503).
Emploi subst. L'encaisse. Les sommes d'argent liquide entrant dans une comptabilité.
b) Bureau d'une entreprise (industrielle ou commerciale) où se font les paiements et les encaissements.
Expr. Passer à la caisse (pour être payé).
[Pour signifier le renvoi, le licenciement] :
3. − Vous avez une sale figure, vous! Finit-il par dire un jour à un pauvre diable dont le nez de travers l'agaçait. Passez à la caisse. Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 535.
c) Organisme public ou privé qui gère des fonds en dépôt. Caisse des dépôts et consignations, caisse d'allocations familiales. Verser ses économies à la caisse d'épargne. Une tombola organisée au profit de la caisse des écoles (Simenon, Les Vacances de Maigret,1948, p. 135):
4. ... la photo de l'héroïque martyre se vendait en carte postale au bénéfice de la caisse de secours des émigrés socialistes-révolutionnaires. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 67.
III.− [P. anal. de fonction]
A.− [L'accent est mis sur la fonction d'enveloppe protectrice]
1. Boîte, dispositif qui renferme un mécanisme. Caisse de piano, d'horlogerie. Une sombre pendule de Boule à caisse d'écaille noire incrustée d'arabesques de laiton (Lamartine, Nouvelles Confidences,1851, p. 25):
5. ... : je songeais aussi aux sensations que donne la caisse du piano avec le beau luisant de ses noirs couvrant l'intérieure agitation des cordes. Du Bos, Journal,1928, p. 52.
Populaire
a) Poitrine. Partir, s'en aller de la caisse. ,,Être atteint de tuberculose pulmonaire`` (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.], 1886, p. 10).
b) Crâne. Bourrer la caisse à qqn. ,,Le tromper`` (Esn. 1966).
2. TRANSP. Le corps d'une voiture :
6. Les voitures se composent d'un châssis sur lequel est posée une caisse destinée à recevoir les voyageurs. Ch. Bricka, Cours de ch. de fer,t. 2, 1894, p. 25.
En partic., AUTOMOB. Carrosserie d'automobile.
Arg. Avion (cf. Esn. 1966).
B.− [L'accent est mis sur le rôle joué par la partie creuse]
1. MUSIQUE
a) Caisse de résonance (d'un instrument à cordes). Partie creuse de l'instrument qui sert à augmenter les vibrations des cordes (cf. L. Grillet, Les Ancêtres du violon, t. 1, 1901, p. XVIII).
b) Cylindre d'un instrument à percussion (tambour, etc.) fermé par une peau tendue.
Grosse caisse. Tambour de grandes dimensions, utilisé notamment dans les cliques, les fanfares, ... et dont se servent les saltimbanques pour attirer le public; d'où la loc. fig. battre la grosse caisse, faire de la réclame, de la publicité tapageuse :
7. Il est des mots qui, semblables aux trompettes, aux cymbales, à la grosse caisse des saltimbanques, attirent toujours le public. Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 93.
2. P. anal., PHYSIOL. Caisse du tympan. Cavité de l'oreille moyenne située entre le conduit auditif externe et l'oreille interne, et fermée par la membrane tendue du tympan.
Prononc. et Orth. : [kεs]. À propos de la durée de la voyelle, Grammont Prononc. 1958, p. 38 note : ,,Peut être longue``. Passy 1914 transcrit en effet [kε:s]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) [1365 quecce d'apr. Bl.-W.1-5repris ds FEW t. 2, s.v. capsa]; 1553 caisse « coffre » ([P. Belon], Observations II, 42 − 1588, p. 254 − ds R. Philol. fr., t. 43, p. 182); b) divers emplois techn. : 1733 horlog. (Inv. chev. Roze, 7 ds IGLF Techn.); 1768 pop. « cercueil » (Desgrouais, Les Gasconismes corrigés, p. 71); 1820 caisse d'un clavecin, d'un orgue, d'un forte-piano (Lav.); 1831 mar. caisse [à eau] (Will.); 1832 automob. (Raymond); 1918 « avion » (A. Dauzat, L'Arg. de la guerre, p. 250 : caisse à biscuits); c) p. anal. 1808 pop. « ventre, estomac » (D'Hautel, Dict. du b. lang.); 1928 pop. « poitrine » (J. Lacassagne, L'Arg. du « milieu »); 2. a) 1611 mus. caisse « tambour » (Cotgr.); 1787 fam. battre la caisse « chercher à obtenir des avantages » (Fér. Crit.); b) p. anal. 1762 anat. caisse du tambour (Ac.) supplanté par caisse du tympan (1832, Raymond); 3. fin., comm. a) 1636 « coffre où l'on dépose argent et valeurs » (Monet, Invantaire des deus lang., fr. et lat., Genève); 1690 tenir la caisse (Fur.); b) 1673 « établissement qui administre les fonds qui lui sont confiés en dépôt » (Clément, Lett. Colb. [ert à Rouillé] II, p. 671, note 2 ds Brunot t. 6, 1, p. 161, note 5); c) 1690 « fonds que l'on a à sa disposition » (Fur.); 1882 caisse noire « fonds secrets » (Figaro ds Fustier, supra); d) 1723 « bureau où se font les opérations financières » (J. Savary des Bruslons, Dict. universel de comm., Paris). Empr., sans doute à la faveur de rapports commerciaux, à l'a. prov. caissa « caisse » (xiiies., Bertran de Marseille ds Romania, t. 46, p. 119), du lat. capsa « caisse pour enfermer des livres » (Cicéron ds TLL s.v., 362, 15), puis « caisse pour renfermer diverses choses, notamment des fruits » (Pline, ibid., 25). − L'hyp. d'un intermédiaire *capsea pour rendre compte de l'a. prov. (Brunel ds Romania, t. 46, p. 115; Bertoni, ibid., t. 47, p. 579; Walberg, ibid, t. 48, p. 273; FEW t. 2, pp. 312-314) n'est pas nécessaire, cf. en effet ipsum > eis, gypsum > geis (v. Schultz-Gora, Altprovenzalisches Elementarbuch, Heidelberg, 1906, p. 39); les formes de lat. médiév. citées par l'auteur pour le sud de la France, de type capsea, ne sont pas ant. à la 2emoitié du xives. et sont prob. la latinisation de l'occitan caissa (Cor., s.v. caja). − N'est pas plus nécessaire le recours à la transformation de capsa en *caxa pour réaction contre la prononc. vulgaire *cassa (Ronjat, Gramm. hist. des parlers provençaux mod., Montpellier, 1932, t. 2, p. 169). Fréq. abs. littér. : 2 497. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 149, b) 4 572; xxes. : a) 4 311, b) 2 888.
DÉR.
Caisserie, subst. fém.a) Industrie de la fabrication des caisses et de tout ce qui s'y rattache. Un bois (...) apprécié en caisserie (J. Cochet, Culture, aménagement et amélioration des bois,1963, p. 35).b) Atelier où l'on fabrique spécialement des caisses. Attesté ds la plupart des dict. gén. [kεsʀi] 1reattest. 1869 (Enquête sur les incendies de forêts, p. 70 ds Littré Suppl.); de caisse, suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Darm. Vie 1932, p. 142. − Duch. 1967, § 14.5, 64.3. − Gottsch. Redens. 1930, p. 274, 318. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 186. − Grimaud (F.). Pt gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1968, p. 111. − La Landelle (G. de). Le Lang. des gens de mer. Paris, 1859, p. 201, 320. − Quem. 2es. t. 1 1970, p. 9.