| CAGOU, subst. masc. A.− Vx. Misérable, gueux vivant seul. Synon. cagot : ... je regardais curieusement défiler devant moi tous ces pauvres diables, cette cour des miracles de la Hollande, ces cagoux, ces marcandiers, ces rifodés, ces polissons, ces capons...
Du Camp, En Hollande,1859, p. 206. B.− Arg. ,,Chef de voleurs`` (La Rue 1954). Je suis truand au fond du cœur, je suis argotier dans l'âme, je suis né cagou (Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 459). Prononc. et Orth. : [kagu]. Ds Ac. 1694-1798. Plur. cagoux ds Du Camp, loc. cit. (et ex. cité ds Guérin 1892). On trouve également cacou (Littré, Guérin 1892) et cacous, cacouse (DG). Lar. 19e-20eont une vedette cacous, masc. pluriel. Étymol. et Hist. A. Entre 1285 et 1323 cacor « lépreux blanc » (Archives de la Seine-Maritime, Chron. ms. anonyme de 1285 à 1323, no5 des Cartul., fo142 roet vods Mém. de la Société d'hist. de Paris, XI, 57 [1884]); 1321 cacos plur. (Chron. parisienne anonyme, ibid.), formes isolées. B. 1. 1426 cagou « id. » (Plouzané, Bretagne d'apr. Esn.); 2. 1596 cagou « lieutenant du roi des mendiants » (Pechon de Ruby, La Vie genereuse des Mercelots, Gueuz et Boesmiens, Lyon, J. Jullieron, 1596 ds Sain. Sources Arg. t. 1, p. 151); 3. 1613 cagou p. ext. « misérable, gueux, mendiant » (Bruscambille, Les Nouvelles et plaisantes imaginations, fo97 rods Michel). C. 1474-75 caqueux « lépreux » (Extr. d'un Registre de la Chancellerie de Bretagne, pour les années 1474, 1475 ds G.-A. Lobineau, Hist. de Bretagne, Paris, 1707, t. 2, col. 1350); xves. cacoux (Debv. deuz au D. de Bret. a cause des ferm. de Lessev., Archives du Finistère ds Gdf., s.v. caqueux), encore empl. concuremment avec caqueux. Orig. obsc. Peut-être d'un lat. vulg. *cacōsus « breneux », qui serait dér. du lat. cacare (chier*) au moyen du suff. -ōsus (-eux*). Cf. lat. médiév. cacosi « lépreux blancs, caqueux » en 1436 (Statuts synodaux de Raoul Rolland, Evêque de Tréguier ds G.-A. Lobineau, op. cit., col. 1610). Cependant dans cette hyp., la forme cagou fait difficulté pour la région bretonne où elle est relevée; elle serait plutôt caractéristique du domaine occitan (ALF t. 3, carte 280, s.v. chier). Fréq. abs. littér. : 7. Bbg. Rigaud (A.). La Vraie Cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 98, 153, 395. − Sain. Arg. 1972 [1907], passim. − Sain. Sources 1972 [1925-30], passim. |