| CACOGRAPHIE, subst. fém. A.− Vieilli. Orthographe incorrecte, faute d'orthographe : 1. « ... èle sait qe je ne la crains pas. Voulez-vous savoir son nom?
− Je veux bien.
− Èle s'apèle la mort. » (...) quelle cacographie!
Barrès, Le Voyage de Sparte,1906, p. 22. − PÉDAGOGIE 1. Faute d'orthographe introduite à dessein dans un mot en vue de la faire découvrir et corriger par les élèves. 2. Vieilli. Recueil méthodique de phrases, de textes contenant de telles fautes. Il est l'auteur d'une bonne cacographie (Ac.1878). Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixe, Lar. 20eet Quillet 1965. B.− Usuel, CRIT. Façon d'écrire incorrecte, ou, plus souvent, mauvais style, langue contrevenant aux règles de l'art d'écrire. Synon. plus fam. charabia : 2. Je relève ce bel exemple de cacographie, dans un article de Henry Bataille sur Lucien Mühlfeld (Renaissance latine, 15 déc. 1902) : « Mystérieux talion pour les intellectuels dont le sort d'être ici-bas comme éternellement en voyage semble implacable, et pourquoi le désir amer de fixer enfin, quelque part, leur fugacité, sonne peut-être là-haut le châtiment d'un éternel repos. »
Gide, Journal,1942, p. 143. Rem. On rencontre dans la docum. le verbe cacographier. a) Trans. Écrire un mot en mauvaise orthographe (cf. Lar. 19e, s.v. cacographie). b) Intrans. Écrire dans un mauvais style. Honoré de Balzac, harcelé par les recors, ne s'arrêtait pas de cacographier pour une Polonaise, en apôtre zélé du charabia (Proust, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 1052). Prononc. : [kakɔgʀafi]. Étymol. et Hist. 1. 1554 « orthographe vicieuse » (L. Meigret, Discours touchant la création du monde, Paris, éd. A. Wechel, 1554, préface dans Livet, pp. 141-142); 1579 (L. Joubert, Traité du ris [...] plus un dialogue sur la cacographie françoise, Paris); repris en 1835 (Ac.); 2. 1809 « méthode d'enseignement de l'orthographe » (J.-E. Boinvilliers, Cacographie ou leçons d'orthographe, Paris dans Quemada, Les Dict. du fr. mod. [1539-1863], Paris, 1968, p. 599). Composé de l'élément préf. caco- et de -graphie (élément suff. -graphe* et suff. -ie*) d'apr. l'a. fr. et m. fr. orthographie (orthographe*). Un adj. κ
α
κ
ο
́
γ
ρ
α
φ
ο
ς « mal écrit » est attesté en b. gr. (Philoponus dans Liddell-Scott). Fréq. abs. littér. : 6. BBG. − Teppe (J.). Cacographie méthodique. Vie Lang. 1963, pp. 483-486. − Teppe (J.). Écrivailleurs, philosophâtres, poétaillons. Vie Lang. 1971, p. 164. |