| * Dans l'article "CACIQUE1,, subst. masc." CACIQUE1, subst. masc. A.− HIST. [Chez certaines peuplades d'Indiens d'Amérique du Sud] Chef de tribu : 1. Mais quels Indiens comptait-il trouver dans cette partie des pampas?
− Précisément ceux qui ont eu des prisonniers étrangers entre leurs mains, ces indigènes que commandent les caciques Calfoucoura, Catriel ou Yanchetruz.
Verne, Les Enfants du capitaine Grant,t. 1, 1868, p. 190. − Arg. ,,Premier d'une section à l'École Normale`` (France 1907). Jamais un agrégatif ne connut à fond tout son programme, même s'il fut cacique, affirmait Carassan (G. Magnane, La Bête à concours,1941, p. 219). B.− P. ext. Personnalité (politique, etc.) qui, en raison de ses fonctions, exerce un pouvoir ou une influence sur un groupe (d'apr. Gilb. 1971). − Spéc. [En Espagne] ,,Personnage influent d'une localité qui conduit les élections`` (Lar. 20e) : 2. Les électeurs votent en troupeau conduits aux urnes par leurs caciques, chefs des organisations politiques. Suivant que le cacique a plus ou moins d'influence, dispose de plus ou moins d'argent, ou vote blanc ou vote rouge...
J. et J. Tharaud, Cruelle Espagne,1937, p. 177. Rem. On rencontre dans la docum. le subst. masc. caciquisme. [En Espagne] Manœuvres électorales dirigées par un cacique (d'apr. Lar. 20e). Son cousin pérorait au milieu d'une famille admirative; avec celui-là triomphait la politique de canton, le caciquisme de hameau, la raison d'État au village (Morand, Le Flagellant de Séville, 1951, p. 133). PRONONC. : [kasik]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1515 plur. cacichi « chefs, rois, chez certains indigènes d'Amérique » (M. du Redouer, S'ensuyt le Nouueau monde et nauigations [trad. de l'ital.], f. 66 vodans Arv., p. 110); 1525 sing. cachic (A. Fabre, Le Voyage et navigation faict par les Espaignolz és Isles de Mollucques de Antoine Pigaphetta [id.], f. 5 ro, ibid., p. 111); 1533 cacic (P. Martyr d'Anghiera, Extraict ou Rec. des Isles nouuellement trouuees en la grand mer Oceane, Dec. II, fol. 77b dans König, p. 43); 1545 cacique (J. Gohory, L'Hist. de la Terre Neuve du Perù [id.], B III, f. 1 rodans Arv., p. 111); d'où p. ext. 1866 arg. de grande école « premier d'une section à l'École normale supérieure » (D'Audigier dans Larch. 1872); 2. 1928 cacique [en Espagne] cf. supra. Lar. 20e.
1 est empr., d'abord par l'intermédiaire de récits de voyages ital. (formes cacichi, cachic, cacic, représentant des francisations de l'ital. cacicco « id. », attesté dep. 1507, date de publication à Vicence de l'ouvrage d'Améric Vespuce trad. par Du Redouer, v. Arv., p. 18), puis par l'intermédiaire de l'esp. d'Amérique cacique « id. » (l'ouvrage de J. Gohory est la trad. d'un ouvrage ital., lui-même trad. de l'esp.) attesté dep. 1492 (Colón d'apr. Cor.), à l'arawak des Antilles (v. Fried.). 2 est empr. à l'esp. cacique qui prit dans la Péninsule au xixes. (J. Valera d'apr. Al.) le sens de « personne qui, dans un village ou une région, exerce une influence excessive sur les affaires politiques ». V. aussi FEW t. 20, p. 59. STAT. − Fréq. abs. littér. : 32. DÉR. Caciquat, subst. masc.Dignité de cacique (Ac. Compl. 1842). Le « caciquat » illustre qu'avaient occupé avant lui des personnages comme Taine (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 187).− Seule transcr. dans Besch. 1845 : ka-ci-ka. − 1reattest. 1838 (Ac. Compl. 1842); dér. de cacique, suff. -at*. − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Arv. 1963, pp. 110-111. − Brault (G.R.). Early hispanisms in French. Rom. Philol. 1961/62, t. 15, p. 131. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 33. − König 1939, p. 43. |