| CABAN, subst. masc. Manteau d'étoffe épaisse, à capuchon, porté principalement par les marins. Un caban de matelot (Ponson du Terrail, Rocambole,t. 4, Les Exploits de Rocambole,1859, p. 12);un caban de conducteur d'omnibus (Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 238):1. J'ai vu un jeune monsieur dans l'enroulement prétentieux d'un caban à broderie d'argent, une croix sur la poitrine, une raie au milieu de ses cheveux collés sur les tempes, la tête penchée sur une main gantée de jaune. On m'a dit que c'était le poète Déroulède.
E. et J. de Goncourt, Journal,1875, p. 1042. 2. Un bloc plus noir se dressait devant moi vers l'avant [du navire] et m'intriguait : je ne reconnaissais pas Fabrizio, figé dans l'attention tendue, et que son grand caban de mer engonçait et rivait au pont; ...
Gracq, Le Rivage des Syrtes,1951, p. 212. Prononc. : [kabɑ
̃]. Étymol. et Hist. 1448 (Cptes et mém. du roi René, art. 758, éd. Lecoy de La Marche dans Gay). Empr. prob. par l'intermédiaire du prov. caban (1485, Avignon dans Pansier t. 3), au sicilien cabbanu « id. » (Vidos dans Z. fr. Spr. Lit., t. 58, 1934, p. 449 sqq.), v. aussi EWFS2(cf. les formes mérid. en c- : dial. de Tarente capàno, de Molfetta capene, de Manfredonia cabano), lui-même dér. de l'ar. qabā
« tunique », terme anc. (Dozy, Vêt., p. 359 sqq.; Vidos, loc. cit., p. 453). Fréq. abs. littér. : 25. BBG. − Hope 1971, p. 31. − Kidman (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du xves. Paris, 1969, pp. 275-276. − Lammens 1890, pp. 60-61. − Rétif (A.). Affiquets et falbalas. Vie Lang. 1971, p. 456. − Rigaud (A.). Sus à l'autocoat. Vie Lang. 1969, p. 595. − Sainéan (L.). Rabelaesiana. R. des ét. rabelaisiennes. 1912, t. 10, p. 473. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 199, 238, 373, 379; t. 2 1972 [1925], p. 415, 424; t. 3 1972 [1930], p. 350. |