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CÔTE1, subst. fém.
I.− ANATOMIE
A.− Os de la cage thoracique, de forme plate, allongée et incurvée, qui s'articule sur les vertèbres dorsales et rejoint ou non le sternum :
1. Il n'y a que sept côtes qui se rendent directement au sternum. On les a nommées vraies côtes, ou mieux sterno-vertébrales. Les cinq autres ont des prolongements cartilagineux par lesquels elles s'unissent les unes aux autres. On les appelle fausses côtes, ou simplement vertébrales. Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 1, 1805, pp. 203-204.
SYNT. Côtes décharnées, flottantes, saillantes; fausses, vraies côtes; (se) briser, (se) casser, enfoncer, (se) fracturer, (se) froisser une côte; caresser, chatouiller, tricoter les côtes (arg. « rosser, battre »); bourrer les côtes (« bousculer »).
Loc. Se tenir les côtes (de rire); rire à se rompre, se tenir, se tordre les côtes; avoir les côtes en long (« être paresseux ») : Les côtes en long! La queue en l'air!... Voilà le programme de la jeunesse! (Céline, Mort à créd., 1936, p. 166); compter les côtes à qqn (en parlant d'une personne maigre).
Rem. Arg. ,,Gardes-côtes. Seins`` (Ch.-L. Carabelli, [Lang. pop.]).
Au fig.
Être, sortir de la côte de. Descendre de. Sortir de la côte d'Adam (p. allus. à Genèse 2/21-22) :
2. À mon nom si terne et bistre J'ajoutai : Né Troubetzkoi, De ce jour, à table d'hôte, On fut plein d'égards pour moi, Puisque j'étais de la côte De l'illustre Troubetzkoi, ... Ponchon, La Muse au cabaret,1920, p. 123.
Côtes de fer (vx). Soldats recrutés par Cromwell. Mettre les côtes de fer sous les armes (Dumas père, Jeunesse Mousquet.,1849, II, 4, p. 287).
B.− En partic. (en boucherie et art culinaire). Pièce d'un animal découpée dans la région des côtes.
SYNT. Côte d'agneau, de bœuf, de veau; côte couverte, découverte, d'aloyau, de surlonge; plat de côtes ou plates côtes.
Arg. [P. anal. de forme] Côte de bœuf. ,,Sabre de cavalerie légère`` (France 1907). Côte-nature. ,,Côtelette de mouton au naturel`` (Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p. 99).
II.− [P. anal. de forme]
A.− ARCHIT. Saillie qui sépare certains motifs d'architecture; en partic., saillie verticale qui divise la surface d'une voûte ou d'un dôme :
3. ... [l'archidiacre] désigna du doigt l'immense église de Notre-Dame, qui, découpant sur un ciel étoilé la silhouette noire de ses deux tours, de ses côtes de pierre et de sa croupe monstrueuse, semblait un énorme sphinx à deux têtes assis au milieu de la ville. Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 206.
P. ext.
1. Relief sur divers objets, notamment de verrerie. Les fioles de parfumerie taillées à côtes (Huysmans, Marthe,1876, p. 39).
2. Strie sur un ongle. Ongles à fines côtes (Balzac, Lys,1836, p. 42).
B.− BOTANIQUE
1. Saillie longitudinale à la surface de certains fruits ou légumes; p. méton., la tranche, la peau ou l'écorce ainsi délimitées. Parodies de forêts (...) où l'on trouve dans les taillis des côtes de melons et des pendus (Goncourt, Journal,1895, p. 892).
P. anal. :
4. Ce soir, Marguerite n'a pas eu le temps de faire de la cuisine, Gondran, pour son souper, mange un oignon cru. Il l'a coupé par le milieu. Il défait une à une les côtes concentriques, les trempe dans la salière et les croque. Giono, Colline,1929, p. 28.
P. ext. Bande d'écorce et d'aubier obtenue par déroulage :
5. La caisse de la mandoline est ovoïde comme celle du luth; on la forme de côtes d'érable, pliées à chaud, collées et (...) renforcées. H. Bouasse, Cordes et membranes,1926, p. 357.
Rem. Arg. ,,Boulet à côtes. Melon`` (Dict. de l'arg. ou la Lang. des voleurs dévoilée, 1847, p. 202).
2. Nervure médiane ou nervure saillante de certaines feuilles. Côte de bette, de carde, de rhubarbe. Dans l'écuelle à oreilles les côtes de choux et les pommes de terre fumantes (Pourrat, Gaspard,1922, p. 129).
C.− MAR. Chacune des pièces de bois qui relient la quille au plat-bord :
6. Une grosse péniche dormait près de la berge, couchée sur le côté. Ses planches arrachées laissaient voir la cale vide, entre ses énormes côtes de bois, et l'on se demandait comment cette carcasse de baleine était venue s'échouer si loin. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 139.
D.− MUS. Élément du corps d'un instrument à cordes (cf. supra ex. 5).
E.− TISS. et TRICOT. Relief sur une étoffe ou un tricot; p. méton., l'étoffe ou le tricot eux-mêmes. Bas, drap, velours à côtes. Des tissus lourds grosse côte et gros grain (Mallarmé, Derni. mode,1874, p. 748).
III.− Loc. adv. Côte à côte.
A.− Littér. [La détermination est celle d'une proximité physique] Côte contre côte; p. ext., l'un auprès de l'autre. Leurs corps sous une grande pierre côte à côte (Claudel, Corona Benignitatis,1915, p. 404).
Emploi subst. Le côte à côte affreux des deux spectres dans l'ombre (Hugo, Quatre vents esprit,1881, p. 69).
Emploi comme loc. prép. (rare). Je me suis trouvé côte à côte du citoyen Latrade (Mérimée, Lettres Delessert,1870, p. 52).
B.− Au fig. [La détermination est celle d'une proximité d'idées ou de sentiments] Ensemble, dans un même élan du cœur ou de l'esprit. Dormir, marcher, être allongé, être assis côte à côte :
7. Cependant, si différentes que fussent les conditions dans lesquelles Churchill et de Gaulle avaient eu à accomplir leur œuvre, si vives qu'aient été leurs querelles, ils n'en avaient pas moins, pendant plus de cinq années, navigué côte à côte, en se guidant d'après les mêmes étoiles, sur la mer démontée de l'histoire. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 204.
Rem. 1. Quelques dict. attestent le verbe trans. côteler. ,,Établir des sortes de côtes dans une route`` (Littré), qui est accueilli également ds Guérin 1892 et Nouv. Lar. ill. On rencontre ds la docum., une acception différente et en emploi métaph. Avant de repartir nous restions longtemps à manger des fruits, du pain et du chocolat, sur l'herbe où parvenaient jusqu'à nous, horizontaux, affaiblis, mais denses et métalliques encore, des sons de la cloche de Saint-Hilaire qui ne s'étaient pas mélangés à l'air qu'ils traversaient depuis si longtemps et, côtelés par la palpitation successive de toutes leurs lignes sonores, vibraient en rasant les fleurs à nos pieds (Proust, Swann, 1913, p. 170). 2. On rencontre ds la docum. le subst. masc. côtelage. Relief à côtes sur un objet. La tasse et (...) la soucoupe, dont le côtelage, entre-croisé et superposé, cherche l'imitation d'un cœur de fleur épanouie (E. de Goncourt, Maison artiste, 1881, p. 235).
Prononc. et Orth. : [ko:t]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme coste; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Les mots de la même famille s'écrivent avec ô, accent circonflexe figurant la disparition de l'anc. s, conservent en principe la fermeture de la voyelle : côté, côtelé, côtelette, côtier, côtoyer (cf. Fouché Prononc. 1959, p. 79). Il y a en fait hésitation entre [o] fermé et [ɔ] ouvert pour côté, côtelé, côtelette ainsi que le soulignent Grammont Prononc. 1958 et Fouché Prononc. 1959, p. 80. Pour Grammont la prononc. avec [o] fermé qu'on entend le plus souvent est due à l'influence de l'accent circonflexe mais la prononc. la plus spontanée est celle avec [ɔ]. Il en donne pour preuve qu'il n'y a aucune hésitation dans coteau écrit sans accent circonflexe, toujours prononcé avec [ɔ]. L'expr. côte à côte [kotako:t] s'écrit gén. sans trait d'union; cf. néanmoins Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p. 202. Pour le plur. on rencontre côtes à côtes ds Fiévée, Dot Suzette, 1798, p. 138. À comparer avec des côte à côte et des vis-à-vis ds Veuillot, loc. cit. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 anat. coste (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 4445); 2. 1160-70 « partie droite ou gauche du corps humain » (Wace, Rou, III, 1750 ds T.-L.); 1160-85 coste a coste (Guillaume d'Angleterre, éd. Wilmotte, 2539); 3. ca 1256 costes de laitues (Aldebrandin de Sienne, Regime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 21, 20); 4. 1676 archit. « listel » (Félibien Dict., p. 762). Empr. au lat. class. costa au sens anat., p. ext. « flanc, côté » (au propre et au fig.), et « partie en relief d'un objet ».
DÉR.
Côtelé, ée, adj.Qui porte des côtes. Velours côtelé. Les feuilles côtelées des gentianes (Pourrat, Gaspard,1930, p. 276). [kotle] ou [kɔtle]. [ɔ] ouvert comme var. de [o] fermé ds Pt Rob. et ds Warn. 1968. Cf. côte. 1resattest. [Ca 1225 (ms.) cotelé sens obscur « équarri (d'une massue)? » (Aliscans, 124 ds T.-L.)]; 2emoitié xives. costele « muni de côtes (en parlant d'une aiguille) » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, § 112, 6); de côte, suff. * élargi en -elé.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, pp. 153-154, 352, 441. − Quem. Fichier.