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BUTINEUR, EUSE, adj. et subst.
I.− Adj. [Le plus souvent en parlant d'un insecte] Qui butine sur les fleurs. Un insecte butineur, une abeille butineuse :
1. C'est ainsi qu'elles [les étamines] viennent déposer sur le dos de l'insecte butineur toute leur charge de pollen. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 159.
II.− Subst. fém., p. ell. de abeille, souvent au plur. Les butineuses. Abeilles ouvrières chargées, au sein d'une ruche, de récolter le pollen sur les fleurs. Cf. également cirières, nourrices, ventileuses :
2. De sa naissance à sa mort, l'austère butineuse doit aller au loin, dans les fourrés les plus épais, à la recherche d'une foule de fleurs qui se dissimulent. Maeterlinck, La Vie des abeilles,1901, p. 214.
Rem. I et II, attestés dans les dict. gén. à partir de Besch. 1845; manquent dans l'Ac.
− P. métaph. [En parlant d'une femme] :
3. Mmede Saint-Euverte n'était pas de ces femmes, et en bonne butineuse elle venait cueillir pour le lendemain tout ce qui était invité. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 671.
Rem. On rencontre le subst. masc. butineur « celui qui ramasse çà et là » (cf. les emplois métaph. de butiner II). L'art surtout, ce grand et insatiable butineur, y gagne (cf. Sainte-Beuve, Portraits contemp., t. 1, 1846-69, p. 20).
Prononc. : [bytinœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1. 1443 « officier préposé à la garde et à la vente du butin » (Mémoire d'Ol. de la Marche, liv. I, p. 231 dans La Curne), attest. isolée; 2. xves. « qui fait du butin » (Chastellain dans Delb. Rec. d'apr. DG) − 1611, Cotgr.; 3. 1845 abeille butineuse (Besch.). Dér. de butiner*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 19.