| BUCCINATEUR, subst. et adj. masc. I.− Subst. masc., ANTIQ. Joueur de buccin : 1. Le camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuve,
Où l'escadron léger des Numides s'abreuve.
Partout sonne l'appel clair des buccinateurs.
Heredia, Les Trophées,1893, p. 72. II.− Adj. masc., ANAT. Muscle buccinateur. Muscle de la joue, entre les deux mâchoires, servant à allonger la bouche transversalement (notamment pour jouer de la trompette) : 2. Puissiez-vous m'écrire souvent pour m'endormir (...) au son de votre lyre pindarique, et pour détendre les muscles buccinateurs, infiniment trop contractés, de mes joues amaigries!
G. Sand, Correspondance,t. 1, 1812-76, p. 117. − Emploi subst. Le buccinateur : 3. Foureau balbutia :
− « Rien, rien du tout. »
Et, prenant une des pièces sur la table :
− « Qu'est-ce que c'est?
− Le buccinateur », répondit Bouvard.
Foureau se tut, mais souriait d'une façon narquoise, jaloux de ce qu'ils avaient un divertissement au-dessus de sa compétence.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 1, 1880, p. 62. Prononc. : [byksinatœ:ʀ]. Étymol. et Hist. 1. 1549 fig. « panégyriste » (Du Bellay, La Deffence et Ill. de la Langue françoyse dans Hug.); 2. 1611 « joueur de trompette » (Cotgr.); 1732 antiq. romaine (Trév.); 3. 1654 anat. adj. (Th. Gelée, L'Anat. françoise en forme d'abrégé, Rouen, Robert Daré dans Fr. mod., t. 14, p. 286 : [muscle] buccinateur); 1762 subst. (Ac.). Empr. au lat. class. bucinator « joueur de trompette; panégyriste ». Le lat. bucinator dérive du verbe bucinare « sonner de la trompette » (bucciner*). Buccinateur a évincé le terme de forme pop. de l'a. fr. buisineor, 1243 buissineour « joueur de trompette » (Ph. Mousket, Chron., 8321 dans Gdf.). Fréq. abs. littér. : 16. |