| BRÈCHE-DENT, adj. [En parlant d'une pers.] À qui il manque une ou plusieurs dents de devant : 1. Je ne puis croire encore que je serai bientôt grisonnant et brèche-dents, et qu'il me faudra rester défiguré.
Amiel, Journal intime,1866, p. 316. ♦ Emploi subst., rare. C'est un/une brèche-dent. − P. métaph. [En parlant d'un obj.] À qui il manque une dent; ébréché en un ou plusieurs endroits : 2. ... lui-même [l'intendant] brandissait un râteau brèche-dent.
A. Arnoux, Écoute s'il pleut,1923, p. 13. 3. ... il ne demeurait d'elle [d'Elzélina], sur une étagère qu'un peigne brèche-dent.
A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 356. PRONONC. ET ORTH. : [bʀ
ε
ʃdɑ
̃]. Pour Ac. 1932, Littré et Rob., l'expr. est inv. au plur. des brèche-dent. Pour Lar. 19e, Lar. encyclop. et Quillet 1965, on écrit au plur. des brèche-dents (cf. aussi Ortho-vert 1966, p. 119). On trouve aussi brèche-dents au sing. (cf. supra ex. 1 et G. Sand, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, t. 2, 1858, p. 133). ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. Brichedent nom propre (Cart. de N.-D. de Paris, III, 97 dans Gdf. Compl.); 1534 brescheden « édenté » (Rabelais, Gargantua, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 97).
Composé de la forme verbale brèche, de brécher « faire une brèche à » attesté du xves. (Jean d'Auton dans Gdf. Compl.) à Cotgr. 1611, et de dent*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 11. |