| BROUILLE1, subst. fém. Fam. Mésentente entre deux ou plusieurs personnes qui entretenaient des rapports affectueux. Brouille de famille, brouille sérieuse. Synon. désaccord, fâcherie :1. ... toutes quatre se sont réunies, ont causé, une explication est arrivée et ensuite une brouille à tout jamais.
Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 201. 2. ... il [Lucien] l'entendit raconter au moins cent fois. Il arriva une grande brouille entre Madame de Puylaurens et M. de Lanfort; Lucien redoubla d'assiduité. Rien n'était plus plaisant que les sorties des deux parties belligérantes, qui continuaient à se voir chaque jour...
Stendhal, Lucien Leuwen,t. 1, 1836, p. 234. 3. Mais je te plains dans tes brouilles et dans tes réconciliations, car elles sont d'un autre étage que l'amour.
Saint-Exupéry, Citadelle,1944, p. 949. − Expr. Être en brouille : 4. − (...) Ah! mais, j'y pense, nos mamans sont en brouille!...
Reider, Mlle Vallantin,1862, p. 86. − Argot : 5. « En langage de palais (...) la brouille, c'est-à-dire ces nombreux petits artifices de procédure qui font rendre à une affaire tout ce qu'elle peut donner de bénéfice. » (Petit journal, déc. 78).
Larch.Suppl.1880, p. 21. PRONONC. : [bʀuj]. Durée longue sur [u:] dans Barbeau-Rodhe 1930 et Harrap's 1963; durée mi-longue dans Passy 1914. Pour Rouss.-Lacl. 1927 ,,l'u est indécis dans brouille, rouille``. ÉTYMOL. ET HIST. − 1617 « querelle » (Richelieu, Correspondance, I, 300 dans F. Haschke, Die Sprache Richelieus nach seinem Briefwechsel, Leipzig-Paris, 1934, p. 89); 1752 (Trév. : Brouille. Brouillerie. C'est une expression basse & populaire, qui ne peut se souffrir que dans la bouche d'un paysan, ou d'une personne de la lie du peuple).
Déverbal de brouiller* étymol. 4. STAT. − Fréq. abs. littér. : 287. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 373; xxes. : a) 452, b) 561. |