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BRINGÉ, ÉE, adj.
Région. [En parlant du pelage ou de la robe de certains animaux] Tacheté, rayé. La tête du bull bringé (Colette, Sept dialogues de bêtes,1905, p. 62).
Emploi subst. :
Je n'ai pu retrouver dans les langues européennes de formes analogues, comme pour brochet, mais le procédé est connu, logique, et très ancien, puisqu'en sanscrit le lion est proprement le chevelu et l'éléphant le dentu. L'hébreu est plein de noms analogues : le bouc est le poilu; l'ours, le barbu; le loup, le jaunet; l'hyène, la bringée. Gourmont, Esthétique de la lang. fr.,1899, p. 185.
PRONONC. : [bʀ ε ̃ ʒe].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1507 norm. « [en parlant d'une tête de bétail] taché de rouge et de noir » (Pluquet, Pièces pour servir à l'hist. du Bessin, p. 44 dans Gdf.), attest. isolée; repris au xixes. en parlant de la robe de certains bovins, dans le Calvados; 1870 (Les Primes d'honneur, p. 17 dans Littré Suppl.). Terme norm. d'orig. obscure; peut-être dér. de bringe « verge » (Moisy et Trév. 1743-71) attesté dès le xives. par son dimin. bringeste « brindille » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 88, 31); le sens de « taché, rayé » s'expliquant par les rainures que laissent les lanières du fouet sur la peau; cf. bringer « fouetter avec des verges » (Moisy); bringe est peut-être à rattacher à brin*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 209.