| * Dans l'article "BREVETER1,, verbe trans." BREVETER1, verbe trans. A.− [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Breveter qqn.Accorder un brevet1* à quelqu'un. 1. Vx. Accorder un brevet à quelqu'un pour un office, un emploi. ... ces derniers [le Sénateur et les Conservateurs de Rome] ne sont brevetés que pour six mois (Stendhal, Rome, Naples et Florence,1817, p. 387). 2. Décerner un brevet1* (II A) de capacité à quelqu'un : 1. Dugay sortit, remplacé par quelques resquilleurs : « brevetés sur des avions de tourisme, ils étaient prêts à s'entraîner ».
Malraux, L'Espoir,1937, p. 497. 3. Accorder un brevet1* (II B) d'invention à quelqu'un : 2. Tout coiffeur, tout tailleur est criblé de brevets pour une boutonnière de culotte ou une boucle de cheveux. On brevètera encore quelques inventeurs de machines pour les fabriques, parce que l'industrialisme est devenu un levier d'esprit de parti.
Fourier, Le Nouv. monde industr.,1830, p. 43. 4. Au fig. Breveter qqn + adj. ou + subst. et adj.Reconnaître quelqu'un pour... : 3. Il [Corbie] venait de se voir révéler son âme par cette femme omnisciente et omnipotente. Il se trouvait garanti, breveté excellente nature, par la mère d'Henriette.
Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 39. B.− [Le compl. d'obj. désigne une chose, un procédé, une invention] Breveter qqc.Donner, accorder un brevet pour, au sujet de... Breveter un procédé, une invention, un système de fabrication : 4. ... Nicolas Leblanc mit au point son procédé fondé sur l'attaque du sel marin par l'acide sulfurique, breveté en juillet 1791 et aussitôt appliqué avec succès grâce aux capitaux du duc d'Orléans à Paris.
J.-A. Lesourd, C. Gérard, Hist. écon., XIXeet XXes., t. 1, 1968, p. 205. − P. métaph. : 5. ... ils [les philosophes] estiment que, seuls, les sentiments brevetés par les universités ont le droit de se manifester dans la poésie. L'art, tout comme l'économie, n'a jamais voulu se plier aux exigences des idéologues; il se permet de troubler leurs plans d'harmonie sociale; l'humanité s'est trop bien trouvée de la liberté de l'art pour qu'elle songe à la subordonner aux fabricants de plates sociologies.
Sorel, Réflexions sur la violence,1908, p. 360. PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [bʀ
əvte.] ou [bʀ
εvte]. Hésitation entre [ə] muet et [ε] ouvert à la 1resyll. de l'inf. a) dans les dict. mod. : Pt Rob. et Pt Lar. 1968 [ə]; Warn. 1968 [ə] ou [ε]. Passy 1914 (cf. aussi Barbeau-Rodhe 1930, s.v. breveté) : [bʀ
əvte] ou [bʀ
əfte] [ə] et possibilité de transcrire l'assourdissement de [v] = [v] devant [t]. b) dans les dict. de la fin du xviiieet du xixes., Fér. 1768 [e] fermé avec la rem., s.v. brevet, brévetaire, bréveter : ,,e muet au 1er, é fermé aux deux autres [mais] il serait mieux encore d'y mettre un accent grave, parce-que l'e est moyen. brèvetaire, brèveter``. Gattel 1841 [ə]. Land. 1834, Littré et DG [ε] ouvert. Au sujet de l'hésitation entre [e] [ə] et [ε], cf. Buben 1935, § 14, Rouss.-Lacl. 1927, p. 147, Mart. Comment prononce 1913, p. 174 et Lab. 1881, p. 38. 2. Forme graph. − a) Bréveter ou breveter. é dans Fér. Crit. t. 1 1787 (supra 1 b). e dans Ac. (1798 à 1932) et dans le reste des dict. y compris ceux qui transcrivent cette 1resyll. par [ε] ouvert (supra 1) comme Land. 1834, Littré, Guérin 1892 et DG. b) Conjug. -èt : je brevète [bʀ
əvεt] (è accent grave devant syll. muette) dans Besch. 1845, Lar 19e(Nouv. Lar. ill., Lar. Lang. fr.) ainsi que dans Guérin 1892; -ette : je brevette [bʀ
əvεt] (redoublement de la consonne devant syll. muette), dans Ac. 1932 ainsi que dans Littré (,,on pourrait admettre l'è comme dans je complète``), Rob. et Dub. (cf. aussi dans Lab. 1881, p. 38 et dans Ortho-vert 1966, p. 119). ÉTYMOL. ET HIST. − [1751 d'apr. Bl.-W.1-5, Dauzat, Lar. Lang. fr.]; 1762 (Ac.); 1835 inventeur breveté (Ac.).
Dér. de brevet*; dés. -er. DÉR. Brevetable, adj.[En parlant d'une chose, gén. d'une invention, d'un procédé] Qui peut être breveté; qui peut recevoir un brevet1*. − Seules transcr. dans Littré : brè-ve-ta-bl' et dans Pt Rob. : [bʀ
əvtabl̥]. Cf. breveter. − 1reattest. 1845 (Besch. Suppl.); dér. de breveter1, suff. -able*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 3. BBG. − Darm. 1877, p. 79 (s.v. brevetable). |