| * Dans l'article "BRELOQUE1,, subst. fém." BRELOQUE1, subst. fém. Colifichet de peu de prix, petit bijou que l'on attache à une chaîne de montre, à un ruban, à un bracelet... : 1. ... ils [les impérialistes] ont l'air (...) de joueurs ruinés qui conservent encore un reste de magnificence d'emprunt, des breloques, des chaînes, des cachets, des bagues, des velours flétris, des satins fanés...
Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe,t. 4, 1848, p. 143. 2. − C'est vous, Gamelin? fit une voix de ténor, la voix du citoyen Blaise qui rentrait dans son magasin, bottes craquantes, breloques sonnantes, ...
A. France, Les Dieux ont soif,1912, p. 38. ♦ P. métaph. : 3. S'il y a de l'or pur, il peut y avoir aussi de la breloque et du zeste; certaines messes du sanctoral sont des chefs-d'œuvre, d'autres sont plus ordinaires, si on les scrute, comme vous, au point de vue de l'art; ...
Huysmans, L'Oblat,t. 2, 1903, p. 176. − Arg., au plur. Les breloques. Les testicules : 4. ... Léon, lui dit-elle [à son mari dont le pantalon est entrebâillé], tu vas perdre tes breloques. (Le Diable amoureux).
A. Bruant, Dict. fr.-arg.,1905, p. 405. ♦ Au sing. Pendule, horloge : 5. « − Quelle heure est-il?
− Je ne sais pas; la breloque de la tôle est louf. »
A. Bruant, Dict. fr.-arg.,1905, p. 256. PRONONC. ET ORTH. : [bʀ
əlɔk]. Pour la prononc. de [ə] muet à la 1resyll. cf. Buben 1935, § 21 et aussi bretelle. Homon. et homogr. breloque2. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Mil. xves. oberliques « petits bijoux » (Ch. d'Orléans, Poésies, éd. P. Champion, p. 480); 1496 berluques (Dépenses de la Comtesse d'Angoulême, B.N. 3312, fo33 rodans Gdf. Compl.); xvies. brelique (hapax dans FEW t. 8, p. 567a), forme confirmée par l'expr. adv. brelique-breloque (DG) attestée dep. 1680 (Rich.); début xviies. breluques (Cramail, Comédie des Proverbes, II, 5 dans Gdf. Compl.); 1694 breloque « curiosité de peu de valeur » (Ac.); 1787 « menu bijou qui pend à une chaîne, à un ruban » (F. Schwan, Nouveau Dict. de la lang. fr. et all. d'apr. FEW, loc. cit.); 2. 1836 « pendule » prob. à cause du mouvement du balancier. (F. Vidocq, Les Voleurs, p. 36).
Le phonétisme du mot pourrait faire supposer une orig. onomatopéique (Dauzat 1973; EWFS2) cependant il semble plutôt se rattacher à la famille de emberlificoter* (FEW, loc. cit.), cf. spéc. l'a. fr. du même groupe byreliquoquille « chose de peu de valeur » (Fatrasie d'apr. Nouv. Recueil Fabliaux, éd. A. Jubinal, II, 224 dans T.-L.), breloque est prob. une var. de brelique et breluque due à l'infl. de loque* « morceau d'étoffe, lambeau » et plus partic. « morceau d'étoffe qui pendille », oberliques, brelique et breluque étant des formations régr. à partir des formes qui sont à l'orig. du verbe emberlificoter*. DÉR. Breloquet, subst. masc.Assemblage de petits objets (étuis, ciseaux, etc.), fixés à une chaîne commune. La clé pendue au breloquet (J. Lorrain, Contes pour lire à la chandelle,Sur un portrait, 1897, p. 166).− Dernière transcr. dans DG : bre-lò-kè. − 1reattest. 1798 (Ac.); dér. de breloque1, suff. -et*. BBG. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 53. |