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BRANCHER, verbe.
I.− Emplois vieillis, littér. ou arg.
A.− Emploi trans., vx. Pendre quelqu'un, quelque chose à une branche d'arbre ou à un gibet. Faire brancher un brigand au premier arbre (Ac.1798) :
1. Au seizième siècle, au Luxembourg, on rôtissait les initiés dans des cages de fer; le siècle suivant, en Allemagne, on les branchait, vêtus d'une robe de paillons, à des poteaux dorés; maintenant qu'on leur fiche la paix, ils deviennent fous! Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 137.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
P. méton., vx, rare. Tenir attaché (à un gibet). Les croix qui branchent les deux larrons.
B.− Emplois réfl.
1. [Le suj. désigne un oiseau] Se percher sur une branche. Terre giboyeuse où craillent le soir les faisans qui se branchent (Genevoix, Raboliot,1925, p. 26).
2. Vx, rare. Se pendre à un arbre :
2. Et pour conclure il verse à tous Un peu du fiel de son vieux cœur Moisi de haine et de rancœur; Et désigne le rendez-vous, − Quand ils voudront − au coin des bordes, Où, près de l'arbre, ils trouveront Pour se brancher un bout de corde. Verhaeren, Les Villes tentaculaires,1895, p. 29.
C.− Emploi intrans.
VÉN. [Le suj. désigne un oiseau] Se poser sur une branche, d'arbre ou d'arbuste, le plus souvent pour y passer la nuit. [Les dindons] branchaient dans l'arbre, près du portail (Pourrat, Gaspard des Montagnes,À la belle bergère, 1925, p. 6).
P. anal. [Le suj. désigne une pers.] Être haut perché. Un mousse branché sur une vergue (Ac.1798) :
3. ... on n'aurait aucune idée de ce qui se passe, sans deux ou trois petits drôles branchés dans un gros platane... A. Daudet, Tartarin sur les Alpes,1885, p. 268.
P. métaph., arg. Être branché (en garni). Loger dans un appartement meublé (sans doute au dernier étage). ... je commence à en avoir assez de déménager pour changer de puces. Et puis, ce n'est pas tout ça : je m'embête d'être branché en garni (E. et J. de Goncourt, Germinie Lacerteux,1864, p. 224).
Rem. 1. Attesté dans Larch. Suppl. 1880, France 1907, Ch.-L. Carabelli [Lang. pop.], La Rue 1954. 2. L'inf. peut être substantivé et signifie pour un oiseau le fait de se poser sur une branche. Tirer le coq au brancher, le brancher du faisan.
II.− Emplois usuels
A.− Emplois trans. [L'accent est mis sur la mise en contact, la communication] .
1. TECHNOL. [P. réf. à la branche qui se divise, se ramifie tout en restant conductrice d'une même sève] Rattacher une ou plusieurs divisions d'une canalisation à une installation principale pour conduire un fluide jusqu'à un poste d'utilisation privé. Brancher des conduites d'eau. Synon. raccorder :
4. Il arrive fréquemment qu'on ait à prolonger une canalisation, ou à brancher une conduite secondaire sur cette canalisation, celle-ci étant en charge et devant rester toujours en service. Y. Quéret, Manuel de l'industr. du gaz,1923, p. 196.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes. à partir de Lar. 19e.
2. P. anal.
a) ÉLECTR. Raccorder, à l'aide d'un circuit, un poste d'utilisation privé à une installation électrique principale. Brancher le téléphone.
Rem. Attesté à partir de Lar. 20e.
P. ext. Mettre sous tension un appareil électrique en introduisant la fiche dans la prise de courant. Brancher la radio, une lampe. Il l'aidait à disposer les coussins, à brancher une lampe de chevet sur la prise électrique (R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 558).
b) TÉLÉCOMM. Brancher un abonné de téléphone sur son correspondant, sur un poste intérieur. Prendre les dispositions techniques sur le standard pour que le demandeur et le demandé puissent communiquer :
5. On forme un numéro, personne ne répond. Un autre numéro, silence! Un troisième numéro, le désert! Et voilà maintenant qu'un sinistre farceur branche la communication sur le vestiaire. Camus, Un Cas intéressant,adapté de D. Buzzati, 1955, p. 688.
P. métaph., fam. Brancher qqn sur qqn ou sur qqc. Le mettre en relation avec une personne, le diriger sur un sujet, un problème au cours d'une conversation, d'un entretien. Brancher qqn sur un avocat, un docteur; brancher qqn sur une question d'actualité; brancher la conversation sur un sujet.
Arg., fam.
[Absol. au passif; le suj. désigne toujours une pers.] Être branché. Être en état de réceptivité, de compréhension. Répétons, il n'est pas branché.
Rem. Attesté dans Dub., Gilb. 1971.
Lang. amoureux. Être branché (ou se brancher) sur un homme, une femme. En être amoureux :
6. − Est-ce ma faute, dit alors Ricarda presque véhément, si cette femme a cessé de se brancher sur moi? Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 356.
Rem. Attesté dans Le Breton 1960, Esn. 1966.
B.− Emplois réfl. [P. réf. aux emplois trans. II A 1 et 2]
1. Rare [Le suj. désigne un inanimé concr.] Se diviser en plusieurs parties :
7. J'ai dans mon antichambre un portoir (...) au départ semblable au dos bombé et sinueux d'un coquillage, et qui se creuse, et se renfle, et ondule, et serpente, et se branche, et se termine en des tiges ornementales... E. de Goncourt, La Maison d'un artiste,1881, p. 16.
2. Fam. Se brancher sur un poste étranger, une émission. Mettre le poste de radio sur la longueur d'onde appropriée pour écouter l'émission désirée. [Les] millions d'auditeurs branchés sur la B.B.C. (Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 34).
Au fig. Se brancher sur une question, un problème, etc. Y réfléchir et y consacrer son temps pour entrer en étroite communication :
8. Il y a des âmes de chrétiens qui savent se brancher sur les mystères de la Croix d'une façon à se faire passer mille frissons dans les moëlles au moindre dominus. Aymé, Le Bœuf clandestin,1939, p. 17.
PRONONC. : [bʀ ɑ ̃ ʃe], (je) branche [bʀ ɑ ̃:ʃ]. Enq. : /bʀ ɑ ̃ ʃ/ (il) branche.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1remoitié xives. fauconn. emploi subst. brancer « fait de se fixer sur une branche » (Entrée d'Espagne, éd. A. Thomas, 1440, t. 1, p. 56); 1510 intrans. et pronom. brancher « se percher » (J. Lemaire de Belges dans A. Humpers, Étude, Liège-Paris, 1921, p. 85); b) 1543 trans. « pendre » (Amadis, IV, 15 dans Hug.) [la date de 1510 − Carloix précise Dauzat 1968 − donnée par la plupart des dict. étymol. est inexacte] considéré comme usité seulement ,,à la guerre & chez les Prevôts`` dep. 1690, Fur.; qualifié de ,,fam.`` dep. 1762, Ac.; de ,,vieux`` dep. 1845, Besch.; 2. 1562 « se diviser en branches (d'un arbre) » (Du Pinet, Pline, XVI, 10 dans Gdf. Compl.) − fin xvies. dans Hug.; av. 1755 « id. (d'une famille) » (St-Sim. 81, 53 dans Littré), qualifié de ,,vieilli`` dans Lar. 20e; p. ext. 1863 technol. (Littré); 3. 1895 « mettre en relation » (Huysmans, En route, p. 252). Dér. de branche*; dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 18.
BBG. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 305. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 122.