| BRAILLEMENT, subst. masc. A.− Fam. et péj. Action de brailler des paroles, une chanson : 1. Suivant une procession, insensible au braillement des cantiques et à l'odeur sûrie des dévotes en liesse, je me fis honte de ma complaisance à moi-même.
S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 205. − P. métaph. : 2. Il y a une différence très curieuse de servilisme pour les pouvoirs entre Flaubert et Saint-Victor. Celui-ci, avec la pente naturelle qu'il doit à son caractère latin, est arrêté sur ce chemin bridé par une ankylose toute physique, (...). L'autre, avec des théories farouches, des braillements d'indépendance, une grande pose d'anarchie, a l'outrance d'un famulus, d'un courtisan du Danube.
E. et J. de Goncourt, Journal,1864, p. 23. B.− Fam. et souvent péj. Résultat de cette action, éclat de voix, criaillerie*. Du dehors, des chants, des cris, des braillements parvenaient jusqu'à des heures très avancées (Verlaine, Mes prisons,1893, p. 376). − Spéc. Cris, pleurs d'enfant braillard. J'imagine les biberons additionnés d'eau sale, les couches pourries, les braillements jamais bercés (Bazin, Vipère au poing,1948, p. 21). − P. ext. : 3. ... les cinq cents hommes dans le braillement des tambours ... s'élancèrent.
G. d'Esparbès, Le Roi,1901, p. 265. Rem. On rencontre dans la docum. le synon. braillerie, subst. fém., fam., péj. (cf. Id., ibid., p. 709). Attesté dans la plupart des dict. généraux. PRONONC. : [bʀ
ɑjmɑ
̃]. [ɑ
ˑ] post. m.-long dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. ÉTYMOL. ET HIST. − 1590 (Brantôme, Capitaines estrangers, le mareschal d'Estrozze, II, 265 dans Hug.) − 1611 (Cotgr.); à nouv. dep. 1845 (Besch.).
Dér. de brailler*; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 11. |