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BOUSCULADE, subst. fém.
A.− Usuel
1. [En parlant d'une pers.]
a) Heurt violent et rapide qui peut blesser, dérégler :
1. ... déjà Meaulnes était sur lui. Il y eut d'abord une bousculade; les manches des blouses craquèrent et se décousirent. Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes,1913, p. 43.
2. J'eus bien du mal à les découvrir. Rien de grave, somme toute : quatre ou cinq blessés. Une simple bousculade. Mais moi, moi, moi? Quelle chute! Quel déshonneur! Et quelle sentence! G. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 141.
P. métaph. :
3. Malgré cette bousculade effrayante des événements et des êtres, quelque chose ou, mieux, quelqu'un ne cesse de vivre et de croître. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 10.
[Dans un cont. milit.] Attaque violente et rapide visant à désorganiser les troupes ennemies :
4. ... les troupes ennemies ... se répandirent dans la plaine ... prenaient leurs postes en une sorte de fantasia ... Durant que tournait et cavalcadait ce carrousel asiatique, le grand chef ... réduisait à quelques plans et lignes très simples, la bousculade qu'il projetait... L. Daudet, Sylla et son destin,1922, p. 81.
b) Heurt violent qui renverse.
Pop. [Dans un cont. érotique] Action de renverser une femme :
5. ... avant-hier, il [Tintin] a traîné l'Isabelle Dur derrière la haie du Desclos pour lui retrousser les jupons. Mais Haudouin hocha la tête avec indulgence. À cet âge-là, c'était sans conséquence et, d'ailleurs, il faut bien que tout s'apprenne. Ces bousculades entre fillettes et garçons, ces jambes en l'air, et ces mains furtives sous les jupons, lui paraissaient surtout des jeux délicats et gracieux. Aymé, La Jument verte,1933, p. 79.
2. Heurt de l'épaule ou d'une autre partie du corps par lequel une personne, souvent involontairement, en pousse une autre :
6. Les voyageurs montèrent dans l'autobus. On fut serré. Un jeune monsieur porta sur sa tête un chapeau entouré d'une tresse, non d'un ruban. Il eut un long cou. Il se plaignit auprès de son voisin des bousculades que celui-ci lui infligea. Queneau, Exercices de style,1947, p. 60.
3. Remous, plus ou moins violents provoqués par la foule :
7. Mon père avait loué pour nous des pliants et je voulus monter sur le mien. « Non », dit maman, qui détestait la foule et que la bousculade avait énervée. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 109.
Rare. En bousculade.En bousculade, les autres sortent, étouffant de rire, pliés, bégayant et laissant Bouffioux tout seul devant son chaudron (Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 74).
P. métaph. :
8. De l'autre côté de la rue, de petits bâtiments d'usine se montaient les uns sur les autres dans une bousculade hargneuse. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Vue de la Terre promise, 1934, p. 229.
P. méton. :
9. Alors, une sonnette tintait très au loin, dans la nuit, la sonnette du cloître commandait l'éveil; et cinq minutes après, c'était l'appel réitéré des cloches; dix minutes s'écoulaient encore, et l'on n'entendait plus rien; et les cloches reprenaient, égouttaient lentement, un à un, cent coups. C'est peut-être de là que vient l'expression « être aux cent coups », se disait-il, se figurant la bousculade des cellules, les moines se précipitant dans les escaliers, car, au centième coup, tous devaient être à l'église. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 232.
[En parlant d'animaux ou d'insectes] Agitation désordonnée causée par le grand nombre et l'affolement :
10. Sa [l'amoureux] bouche grande ouverte vous lance les mots les uns sur les autres comme une bousculade de petits cochons qui sortent d'une écurie. Claudel, L'Endormie,1883, p. 8.
11. Mercredi 8 juin. La circulation dans Paris a maintenant quelque chose de la bousculade et de l'effarement d'une fourmilière sur laquelle on a mis le pied. E. et J. de Goncourt, Journal,1881, p. 114.
B.− Au fig. Hâte, précipitation :
12. Quant au manuscrit de tes poésies, je l'ai si avarement serré que, dans la bousculade du départ pour Cuverville, je ne puis remettre la main dessus. Gide, Correspondance[avec Valéry], 1912, p. 423.
PRONONC. ET ORTH. : [buskylad]. [aˑ] mi-long pour la voyelle de syllabe finale dans Passy 1914. Nouv. Lar. ill., Pt Lar. 1906 signalent, s.v. bousculade : ,,On dit aussi, mais moins, bousculement.`` Pour bousculement peu usité, cf. Lar. encyclop. et infra.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1848 « remous de foule » (Alex. Dum. dans Lar. 19e). Dér. du rad. de bousculer*; suff. -ade*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 260. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) néant, b) 174; xxes. : a) 1 067, b) 370.
BBG. − Darm. 1877, p. 81.